CHRONIQUES ALBUMS

« Aller, aller, je peux ? » « oui, c’est d’accord, tu vas l’avoir ton orchestre ». Voici la petite délicatesse que s’offre ainsi Edenbridge pour ce 6ème album (hors live, hors best of), et quel orchestre ! La formation autrichienne saute ainsi une classe et s’ouvre les portes d’une dimension musicale supplémentaire, le résultat est au rendez vous. Appelez les dorénavant « majesté », en toute simplicité.

Il ne faut effectivement pas longtemps pour plonger en plein cœur de ce majestueux « My Earth dream », emporté par « The force within » qui monte en puissance, ouverture parfaite pour un « Shadow play » virevoltant. C’est avant tout la puissance dégagée par les orchestrations qui vient frapper en pleine poitrine, avec une rythmique forte, parfaitement intégrée dans l’ensemble instrumental. C’est ensuite une voix pure qui se détache, épaulée par des chœurs en arrière plans : grandiose. Soufflé de la sorte, les sens ne sont plus que des jouets dont abuse Edenbridge, entre douceur, mélodies, solos parfois discrets mais fort bien placés, et force qui enfle. J’en vois déjà devant leur platine jouant du « air chef d’orchestre », mais peut on réellement rester impassible devant les compositions captivantes qui s’étalent sans pudeur devant nos yeux ? Et c’est très volontiers que l’aspect aujourd’hui un peu classique du métal symphonique se fait oublier dans cet univers se rapprochant parfois d’un son tiré d’une bande originale de film. C’est véritablement une très grosse gifle que « My earth band » vient asséner à ses « concurrents », voire même un véritable « bottage de fesse » à ceux s’empâtant bien volontiers dans les acquis d’un style. La facilité n’est en tous cas pas l’élément qui transparaît sur ce disque, une réalisation de cœur mettant en évidence beaucoup d’engagement et de travail. Il demeure certes facile de toujours faire la même chose, mais faire ressortir une sorte de nouveau souffle n’est réservé qu’aux plus grands, catégorie à laquelle appartient Edenbridge, pour ceux qui en doutaient.
Avis aux amateurs, dont les murs portent encore les stigmates de coups de tête consécutifs à l’écoute de moults plagiats divers et peu variés, ne manquez pas "My earth Dream", un album de pure beauté qui en réconciliera plus d’un avec le métal symphonique.