Au vu du nombre grandissant de groupes se réclamant d’influences orientales, et plus précisément égyptiennes, que ce soit à juste titre ou le contraire, je vais m’hasarder à conclure que ceci peut être comparé à une certaine mode qui s’abattrait sur le Metal. C’est à ce moment là que le nom de Nile et de son décevant « Ithyphallic » me revient, et je glousse en pensant que l’australien The Horn, axant pourtant toute son imagerie et contenu en direction des pyramides du Nil, ne m’a rien évoqué de phallique, mais a au contraire provoqué de fulgurantes céphalées.
Il est des fois où même l’originalité et l’intelligence dans le mélange des genres ne suffisent pas à faire oublier les défauts du doughnut. Lors d’un rapide strip-tease en début de disque, qui m’avait d’ailleurs bien excité au premier abord, The Horn dévoile ses atouts les plus charmeurs : ce son peu commun que j’ai déjà évoqué plus haut. Une mitraillette artificielle omniprésente faisant office de batterie ; une voix de lézard grippé déclamant quelques obscurs vers, qui ne manquerons pas de parler de momies poussiéreuses et scarabées dorés ; et enfin, de non désagréables passages « à l’égyptienne » disséminés ici et là sont à la base du concept « The Horn ». Mais voilà, on se lasse extrêmement vite de cette voix difficilement soutenable, qui ne présente -et ce à aucun moment- quelconque modulation ou variation dans son registre. Il en est de même pour la répétitivité excessive de la pseudo-batterie, dont les assauts presque trop rapides et incessants fatigueraient même les tympans d’un sourd ; ainsi vaudrait-il mieux qu’il soit également muet, cela nous épargnerait ses cris de douleurs. Ajoutez à cela de trop nombreux interludes, et une inteeeeeeeeeeeeeeerminable piste finale de 53 putains de minutes ! Cette dernière, ponctuée de dialogues ridicules entre une voix me faisant penser à celle de Bela Lugosi, interprète de Dracula en 1931, et la même voix de lézard dont j’ai noté le caractère agaçant tout à l’heure. Pour résumer tout cela, je pourrais pousser mon odieuse analyse jusqu’à dire que seules les trois premières pistes valent vraiment la peine d’être écoutées, et concentrent le meilleur de « Dawning Of An Ancient Sun », c'est-à-dire 10 des 78 minutes de la galette.
Donc, 68 minutes de trop. Que j’ai tout de même écouté une demi-douzaine de fois. 2 cachets d’aspirine, 3 paragraphes, 439 mots pour en parler, et je n’en rajouterai pas un seul, car encore une fois, c’en est déjà trop.
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