CHRONIQUES ALBUMS

« Light? », le groupe, est le one man band russe d'un dénommé Eugeny Churkin. Et comme beaucoup d'autres formations russes, « Light? » est malheureusement quasiment inconnu chez nous malgré un talent et une inventivité qui font de plus en plus défauts sur la scène internationale.

L'album dont il est question ici est le deuxième effort du groupe, succédant à « Mirrors » paru en 2005. Ce dernier m'avait fort bien surpris avec un style original et personnel, malgré quelques défauts inhérents à la jeunesse du projet. A la croisée du death metal, du rock progressif et de la musique folk, « Mirrors » souffrait certes de quelques longueurs mais réussissait à retenir l'attention par ses multiples changements de style, d'ambiances et d'intensité. J'attendais donc ce deuxième album avec impatience, espérant y retrouver le foisonnement d'idées originales et la variété d’ambiances de son prédécesseur, en plus abouti. J'avoue être tombé de haut à la première écoute, l'ami Eugeny ayant décidé de gommer purement et simplement toute trace de métal pour se concentrer sur un style purement dark/folk/ambiant/acoustique/progressif. Ici, les guitares acoustiques et le piano sont rois, donnant vie à des compositions mélancoliques à souhait souvent longues (entre 5 et 7 minutes), parfois longuettes. Les passages les plus ambiant rappellent les travaux acoustiques de groupes tels que October falls ou Agalloch, en un peu moins inspiré. C'est la guitare lead qui s'offre la vedette par ses interventions judicieuses et sobres, emplies de sensibilité, si bien qu'on la croirait sortie d'un album de Pink floyd. Niveau musical donc, peu d'innovation, on retrouve certains repères mais « Light? » possède assez de talent pour ne pas tomber systématiquement dans la redite. C'est peut être le chant qui choque le plus, car « Light? » a décider de chanter dans sa langue natale (d'ailleurs, le livret du CD est un modèle du genre, impossible d'en tirer la moindre info a moins de maîtriser la langue de Vladimir Poutine), ce qui porte peut être un peu plus d'émotion dans le chant. Par contre, le russe est une langue qui sonne assez étrangement à nos oreilles de latins (non, pas de lapins, de latins), il faut un bon moment pour s'habituer à cette prononciation pour le moins particulière. Heureusement, il n'intervient pas si souvent que ça au fil des titres.

Changement radical avec ce deuxième album. Simple expérience ou volonté de percer de changement, l'avenir nous le dira. En attendant, les curieux peuvent toujours se pencher sur cet album somme toute sympathique et exotique qui offre quelques jolis moments d'émotion, passé l'obstacle de ce chant si ...particulier.