CHRONIQUES ALBUMS

Les allemands de Hate squad fêtent leurs 15 ans d'existence et ont décidé de le faire savoir. Pour ce faire, ils nous ont concocté un cinquième album de H8 Core 100% pur jus, comme à leur habitude.
En clair, le H8 Core est le style auto proclamé de Hate squad, alliage surpuissant de thrash old school et de hardcore furieux. Après 15 ans de pratique intégriste du genre, autant vous dire que les allemands sont rodés à ce type d'exercice.

Trop bien rodés peut être, car « Deguello wartunes », malgré son efficacité et son agressivité tonitruante, reste un album très prévisible qui rassemble tous les gimmicks indispensables au style. Déjà, la production, bien puissante et moderne, modèle une sorte de mur de guitares imposant, un bloc compact et massif qui scotche au plafond d'entrée de jeu et duquel ne dépasse finalement pas grand chose, mis à part quelques solos plutôt convenus. C'est plaisant certes, mais ce genre de grosse prod est quasiment devenu une institution, on perd déjà des points sur l'originalité. Ensuite, Hate squad reste fidèle à ces préceptes hardcore thrashisants, sans véritable évolution ni prise de risque. Dans l'ensemble plutôt mid tempo, avec quelques accélérations judicieuses, les compositions restent très classiques dans leur constructions et ne proposent pas vraiment de caractéristiques flamboyantes. Par exemple, si leur efficacité et leur mordant ne méritent aucune critique, les riffs restent dans un registre trop classique et on oublie bien vite nos espoir d'être surpris. Les vocaux, souvent proches de Napalm death époque « Diatribes », sont très monocordes et ne se diversifient véritablement que sur quelques refrains, ceux dont l'esprit est le plus hardcore, comme sur « Hannover H8core », un véritable hymne hardcore bien carton qui devrait faire des ravages en live!
Dans le même esprit, on retiendra le rapide « Rise up », diabolique détonateur à headbanging. De toute façon, ce genre d'album ne se destine pas à la réflexion et aux questions existentielles mais se veux ouvertement être un exutoire à stress, le défouloir idéal après le repas de Paques chez belle maman.

Pour ce cinquième album, Hate squad a préféré assurer la défense que de tenter l'attaque. Très classique, « Degüello wartunes » brille surtout par un caractère explosif qui contentera de toute façon tous les fans du style. Mais à toujours vouloir tabasser, Hate squad ne risquerait il pas de bientôt tourner en rond?

PS: à ne pas écouter AVANT de déjeuner chez la belle famille, mais APRES, pour éviter de shooter dans le chien et de stagediver sur le crane du beau frère à la moindre contrariété...