Violez femmes et enfants d’abord. Azaghal vous veut en sacrifice. Donnez votre corps au culte, laisser le Black Metal de ces quatre finlandais vous posséder avec violence et vivre à travers vous. Me voilà arrivée au point de non retour : si je ne vous convaincs pas par cette chronique, je vous laisserais me lacérer le dos de mon fouet à neuf queues. Soyez donc attentif, sinon le fouet se retournera contre vous.
« Omega », septième album – déjà ! – de ce groupe qui ne s’est pas ménagé pour me foutre une claque dès la première seconde, commence avec le titre que vous écoutez en ce moment même. Azaghal vous jette à la tronche un Black Metal plus que furieux : complètement bestial. Mon expérience avec cet opus est physique, charnelle, sexuelle, voire orgasmique ; et je vous conseille de ne pas l’écouter dans un lieu public : j’ai été prise de représentations et envies très peu orthodoxes et/ou philanthropes, et si je ne les ai pas mises à exécution, c’est que je dois avoir une conscience, contrairement à ce que je pensais.
Cet album pue la mort, le désespoir, la haine la plus profonde et les instincts les plus primaires. Ces guitares incisives et cette batterie que rien ne semble pouvoir arrêter ne peuvent être que la mise en musique d’esprits rares et divinement torturés, n’ayant pour seul but que de rejeter à la face du monde un vomi musical fait de ses plus répugnantes facettes.
Tout est mis en œuvre pour violenter, réduire à l’état de fragments la moindre trace d’humanité qui réside en vous. La production cristalline ne fait que mettre encore plus en avant la brutalité des instruments et la voix tellement puissante de Nargath – oui, vous l’avez reconnu, le vocaliste de Wyrd, c’est lui. Le seul fait que les paroles soient écrites en Finnois ajoute à la barbarie de l’album, et ce au sens propre et figuré ; faisant fi de mon côté littéraire, peu m’importe ce qui se dit, je me laisse p(r)endre, du moment que c’est bien guttural et violent. Cette violence atteint son paroxysme dès le premier morceau, se poursuit tout le long de l’album ; le rythme retombe à peine, ne vous laissant aucun répit, et c’est tant mieux. Depuis quand un tortionnaire se donne le droit de ménager son « patient » ? Vous ne pouvez pas répondre, bâillonné et ligoté sur cette chaise que vous êtes, je vous infligerai le poison « Omega » jusqu’à ce que mort s’en suive.
Pour faire court, je dirais tout simplement que peu de groupes me semblent capables de surpasser une telle agressivité avec autant de talent, de virtuosité et d’excellence, en ne tombant pas dans le cliché, et tout en esquivant l’étiquette « bourrin décérébré ».
Je ne vous ai pas encore convaincu ? Dans ce cas vous êtes donc tout simplement hermétique à ce genre de musique. Blasphème… Penchez-vous en avant que je vous punisse. Ce que je vous propose d’écouter en tant que chroniqueuse, c’est ce que moi, en tant que simple férue de Black Metal, recherche depuis des années. « Omega » est un monument à la gloire de la guerre, de la terreur et de l’horreur ; l’autel de votre mollesse et de la lâcheté. C’est le four crématoire des esprits inférieurs. Et faîtes qu’il brûle, qu’il brûle, qu’il brûle…
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