DREAMTONE & IRIS'S NEVERLAND Reversing Time [ 2008 ] |
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Durée : 45.58 Style : Heavy symphonique |
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Infos :pochette signée par Jean Pascal Fournier (Immortal, Avantasia...) | ||||
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Chronique : 11 mars 2008 , réalisée par Oceancloud | ||||
Voici un album qui fleure bon le coup maketing. Imaginez donc un groupe de power/prog turc sorti de nulle part, s'acoquinant avec une chanteuse lyrique grecque tout aussi inconnue chez nous, qui sortent un opera metal avec l'orchestre philharmonique d'Istanbul et se payent le luxe d'afficher quelques pointures de la scène heavy/prog internationale en guests stars (vous remarquerez que je ne donne pas de noms tout suite, c'est pour le suspense à la Derrick). Ça vous la coupe, hein? Si le concept de l'album parle de petits enfants qui ne grandissent pas, sachez qu'il n'y a aucun rapport avec la propriété de Mikael Jackson (quoique...). Le Neverland qui nous intéresse ici est en fait le résultat de la rencontre entre Dreamtone, combo turc adepte du power/prog, et de la chanteuse Iris Mavraki, chanteuse grecque expérimentée apparemment réputée au pays de Demis Roussos. Le résultat de cet accouplement aux premiers abords contre nature, se nomme « Reversing time », un ambitieux « album-concept-opera-metal-sur-les-bords » pas foncièrement révolutionnaire mais présentant une conception du heavy/prog à tendance sympho personnelle et rafraîchissante. Eliminons d'entrée de jeu la suspicion d'un énième groupe de metal symphonique à chanteuse: outre le fait que son nom apparaisse en haut de l'affiche, la pauvre Iris ne m'as pas semblé réellement mise en valeur sur cet album. Ses prestations solos ne sont que parcimonieuses, sur trois titres seulement et elle n'apparaît qu'à partir du troisième titre. Le reste du temps, elle doit se contenter d'assurer les choeurs, et au mieux quelques duos. Regrettable car comme le prouve la courte ballade « Mountain of judgement » son timbre de voix est très agréable et son chant, vibrant et naturel, peut procurer beaucoup d'émotions. Mais «Dreamtone & The Philarmonia Istanbul Orchestra's Neverland» aurait été une appellation moins incongrue tant l'apport de ce dernier est plus convaincant, voir indispensable. Les arrangements symphonique sont ici d'une incroyable réussite, probablement l'élément qui élève Neverland un cran au dessus de la masse pullulante. Une grande tradition veut que les orchestres soient utilisés dans les albums metal comme des caches misère créatifs ou des artifices criards pour attirer le chaland, ici l'orchestre sert le collectif, les orchestrations s'intègrent parfaitement aux compositions, et on finit par le considérer comme un instrument comme les autres. Pour le reste, Neverland nous offre 10 compositions variées, souvent riches en rebondissements et break aériens, héritage des influences heavy/prog de Dreamtone. La mélodie tient aussi une grande place, toujours délicate et bien trouvée. Le talent de composition est vraiment élevé car on ne s'ennuie pas un moment et on ne tombe jamais dans la simple redite, chose difficile dans le style. L'instrumental qui clôt l'album est un bel exemple de la fibre créatrice et aventureuse de la formation. Un souffle de fraîcheur bien agréable malgré quelques facilités et le style légèrement pleurnichard du chanteur Oganalp Canatan qui scalpe parfois les bonnes intentions de la musique. Et les fameux guests, alors? Et bien pour commencer, Hansi Kursh (Blind guardian) arrive en grande forme dès la deuxième piste pour faire du...Blind guardian. Je me suis demandé si « To lose the sun » ne sortait pas d' « Imaginations from the other side ». D'ailleurs, l'influence du planton mal voyant revient souvent sur l'album, notamment dans les refrains aux choeurs épiques et grandiloquents. Tom Englund (Evergrey) pousse la chansonnette un peu à contre emploi sur la (très) gentille « World Beyond These Walls ». Sortis des rangs de Shadow gallery, Mike Baker chante de façon assez transparente (ça me fait mal d'écrire ça. Mike, excuse moi!) sur « Reversing time » , tandis que Gary Werkamp nous offre un solo grandiose sur « Mountain of Joy » (combien cet homme a t-il donc de doigts???). Une jolie brochette d'invités, dont le rôle principal aura finalement été de poser leurs noms sur les pubs pour l'album...mauvaise langue que je suis. Pour une fois, l'écran de fumée publicitaire, se cache un vrai bon album, certes perfectible mais démontrant un grand potentiel de composition et d'interprétation. En continuant sur cette voie, l'avenir de ce Neverland s'annonce sous les meilleurs auspices. Vous voyez qu'on peut encore faire du neuf avec du vieux... |
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