CHRONIQUES ALBUMS

2000 et des poussières après Jésus Christ, alors que le satanisme BCBG a pris le dessus sur les hordes de plus en plus propres du black métal, quelques irréductibles résistent encore et toujours au Mal Mondialisé. Une poignée de guerriers ne se plieront pas aux nouveaux codes inventés par les nouvelles catégories, en quête de respectabilité. Se soumettre ? Jamais !

Dans la famille "trve black metôl", je demande Mord. Né il y a un peu moins de dix ans, c’est doucement mais sûrement que le groupe a forgé ses armes. D’où viennent ces petits aliens que rien n’a l’air de perturber ? De Norvège bien entendu. Vous pensiez tout de même pas, qu’en plus d’être à 666% métal, ils allaient venir d’antarctique ou du kenya … l’exotisme a ses limites. Là où Mord est aussi métal que son pays d’origine, c’est avec son imagerie. Le logo répond, à lui seul, à 6 clichés : le pentagramme, la tête de mort, la toile d’araignée, les griffes de bête sauvage, l’effet vieille branche, et il va de soit qu’une croix renversée prône en plein milieu du reste. Par Belzébuth ! Si « Necrosodomic Abyss » n’est pas juste un amoncellement d’images dignes du pire film de série z que nous ayons vu, s’il renferme bien ce qu’il avance, alors protégez-vous, let’s go to war !
C’est joyeusement que je reviens de mon tour en enfer. Ah bordel que ça fait du bien ! Du black métal qui se prend pas la tête et qui veut juste nous ramener loin dans notre enfance. Tu te souviens de la grande époque où le métal s’était –juste- quelque chose d’infiniment belliqueux et d’un poil impalpable ? Tu t’en souviens toi de la saison où écouter du métal ça mettait en forme de bon matin, rappelant parfois les fantômes de la nuit passée, mais envoyant toujours un bon coup de fouet... « La cigarette après l’amour » j’ai volé hier au hasard d’une conversation, hé bien c’est l’effet de ce « Necrosodomic Abyss ». Un produit un brin kitsch et au final assez commun, mais tellement bon … Des guitares aussi froides que groovy, un chant bien racé comme à l’ancienne, une basse absente (c’est le propre du bm, non ?) et une batterie de type machinegun. « Necrosodomic Abyss » n’est ni plus ni moins un bon disque old school, 37 minutes qui prennent ton cadavre par derrière pour l’amener faire une ballade au fond des abysses …

Alors que la puTification ambiante semble avoir pris le dessus, Mord reste planté là avec sa musique old school qui résonne comme un fuck off. Alors que le métal semble devenir un hobbie dominical pratiqué par ceux qui galèrent avec un club de golf, les membres de Mord peuvent se vanter de maîtriser leurs manches. Alors qu’on se vend pour être distribués à droite à gauche, Mord envoie un gros fuck off à tout le monde et je le reçois avec plaisir. J’espère qu’il en sera de même pour vous. Fuck off.