Folklorique ! Cette chronique sera sous le signe de la peau de bête et du marteau de Thor, ou elle ne sera pas. Je commence la lecture de « Nebelheim » et… que me rappelle cet air cornemuse ? Les Highlands ! Un homme en costume traditionnel, dont le kilt ne dérobe pas assez bien ses généreux attributs à notre impudique vue, jouant de son instrument à multiples queues devant une falaise à pic, le vent lui fouettant la face… le décor est planté. La scène se passe en Ecosse. Et bien non. Slartibartfass nous viennent tout droit de l’autrefois prestigieux empire germanique. Et c’est la preuve que les racines anglos-saxones et scandinaves du Folk que nous offrent plusieurs groupes de Metal bien renommés se sont propagées bien plus loin et plus vite que l’amour que leur dédient leurs fans.
Je vous pose une question : pensez vous que la sagesse n’attend pas le nombre des années ? Qu’en est-il du talent alors ? Votre réponse importe peu, parce que ces jeunes gens ne se sont pas vraiment posé la question de savoir s’il était temps pour eux d’enregistrer un album, et qui plus est, leur deuxième album. Et cela se voit. Pourquoi tant de précipitation ? Pourquoi ne pas sortir une démo, un EP, ou un single d’abord ? Pourquoi ne pas laisser le temps faire mûrir la plante, au lieu de lui défoncer la tronche à coup d’engrais et fertilisants ? « Nebelheim », en allemand « maison de brume », me semble tout justement sorti des brumes d’esprits trop enthousiastes, et peu rigoureux.
L’album vous attrape par le col et vous traîne comme un cheval fou dans toutes les directions, pour enfin vous jeter dans un fossé plein de ronces et d’orties, totalement inconscient, ne sachant pas où vous avez été trimballé. Un pur morceau de Black Metal par là, un morceau façon « celtique-breton-fête-de-la-crèpe » ici, un morceau à sonorités scandinaves de ce côté… Et même un solo de guitare limite 80’s style !
Je suis perdue. Tellement perdue que c’est la seule grave faute que je trouve à reprocher à Slartibartfass. A part cela, certains morceaux ne sont pas mal exécutés du tout, bien qu’ils s’écartent carrément du concept de départ, comme on l’a dit précédemment – suivez bien, c’est juste au dessus. Parfois un peu trop kitsch et/ou cliché, avec des « hey ! » tellement lassants et quelques instruments plutôt inattendus, Slartibartfass se rattrapent avec d’assez bonnes idées dans les compositions. Ils ont tout en main ces enfants, la maîtrise de leurs instruments et tout le reste – oui, même le chanteur a mué, contrairement aux Bee Gee’s….
Donc, dans l’ensemble, l’effort de ce groupe dont les membres auraient pu être mes camarades de classe de lycée n’est pas vraiment décevant… Mais, merde !... Qu’est-ce ce qu’ils sont arrogants les jeunes d’aujourd’hui, vous ne trouvez pas ?
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