CHRONIQUES ALBUMS

Le Brutal Death Metal peut-il encore être original en 2008 sans ressembler pour autant à NILE ? C’est sur cette question que butent la plupart des groupes du genre. Car il est difficile de faire original avec une recette aussi précise – et presque imposée – que celle du Brutal Death. Nos passionnés américains d’égyptologie ont réussi un exploit ces dix dernières années en nous proposant quelque chose d’unique et d’incroyablement passionnant. Dès lors doit-on classer le nouvel album de THE MONOLITH DEATHCULT dans le sillage de NILE ? Je suis sûr que beaucoup d’auditeurs répondront par l’affirmative à cette interrogation. Laissez-moi suggérer une analyse de "Trivmvirate" quelque peu différente.

Tous ceux qui connaissent THE MONOLITH DEATHCULT savent que ce fleuron de l’industrie Death hollandaise réalise une musique brutale, sans concession et très bien finie. C’est très professionnel et il n’y a aucune carence dans l’exécution - très rapide - des morceaux. A l’image de leurs homologues de TOXOCARA, nous avons affaire à des experts de la matière Brutal Death Metal. Passée cette observation, qui classe d’ores et déjà THE MONOLITH DEATHCULT dans le haut du panier européen, attardons nous à ce qui fait réellement la différence et l’originalité de ce disque. Car, pour ma part, l’aptitude de THE MONOLITH DEATHCULT à trouver des idées nouvelles est réelle. Certains morceaux commencent avec un beat électronique surprenant qui annonce clairement que le groupe n’a pas froid aux yeux, s’essayant à des sonorités qui pourraient faire fuir certains fans, puristes du genre.
J’apprécie beaucoup ce courage. Passé ces introductions toutes particulières, le Death Metal radical reprend sa place mais, ô surprise, pas pour la totalité du morceau, car, au moment du refrain, THE MONOLITH DEATHCULT s’essaie à des passages épiques souvent du plus bel effet.
Faisant rimer « brutal » et « martial », le groupe hollandais a la très bonne idée de suspendre par moment sa violence pure et dure pour laisser libre cours à des envolées que n’auraient pas reniées des producteurs de péplum.

Les atmosphères guerrières se marient très bien avec les autres parties du disque. Mais est-ce similaire à NILE ? L’idée de base vient très certainement du groupe américain ; mais THE MONOLITH DEATHCULT a su choisir des thèmes suffisamment éloignés et des sonorités relativement différentes pour éviter le plagiat. Une bonne voie, à poursuivre et à personnaliser, pour transformer plus tard en réussite totale.