CHRONIQUES ALBUMS

Contrairement au précédent album du groupe, il est très difficile d’imaginer à la vue de la pochette, qu’il s’agit de Black Metal radical et anti-commercial. Quand on connaît les réalisations passées de IC REX, la réputation du musicien et le calibre des sorties de leur label « Hammer Of Hate » (tout un programme …), il est très surprenant de se retrouver nez à nez avec une pochette aux tons jaunes et rouges qui met en scène un personnage en pleine méditation – effet visuel que n’auraient pas reniés les projets les plus « drone » de chez Southern Lord.

Et il n’est pas inutile de s’arrêter sur l’aspect visuel du disque quand le rendu sonore est aussi déconcertant. Je m’attendais avec certitude à une démonstration de Black Metal plutôt classique et nordique, mais l’expérience que m’a fait vivre IC REX a été totalement déconcertante et fantomatique.
D’abord si l’horreur qui se dégage de cette œuvre est résolument digne des disques les plus crédibles du Black Metal, « Valonkantajan Alkemia » n’en reste pas moins ravagé par la folie. Les voix sont celles des cris d’un fou enfermé au fond d’une chambre capitonnée. Ni spécialement « trollesques » ni spécialement claires, ces vocalises d’un genre unique sont à rapprocher de ce qui se fait de plus extrême sur les scènes expérimentales. Beaucoup de synthés sont aussi utilisés – de façon quasi-continue sur certains morceaux – et cela contribue à renforcer le sentiment cauchemardesque de l’expérience. La vitesse aussi fait l’originalité du disque, imposant un rythme mid-tempo tout au long du voyage.

N’espérez pas headbanger en écoutant IC REX, l’ambiance est ici aux rituels les plus obscurs. Par conséquent, le résultat est vraiment original, surtout quand le chanteur se met à incanter des tirades complètement hallucinantes.
IC REX nous propose ici une œuvre radicale et complète – sur le fil du rasoir entre génie et ridicule. Pour ma part, j’ai adhéré …