CHRONIQUES ALBUMS

Badaboum ! était le bruit du colocataire qui tombait de la mezzanine en attendant résonner contre les murs les refrains de l’éponyme « Dark Age ». 4 ans plus tard, un DVD et quelques dates de tournées (de live, pas de bières…ou des deux) sous le bras, Dark Age est de retour avec un nouvel album "Minus Exitus"…retour fracassant à vrai dire !

Il y a décidément des disques dont l’écoute ne peut se faire qu’à pleins tubes, donc désolé pour les voisins, mais "Minus Exitus" fait parti de ceux-ci. Il fait bon constater sans entrée en matière que les allemands n’ont rien perdu de leur force : chant agressif, guitares décisives dans les mélodies (« Exit wounds »), pointues voir ultra pointues dans les solos, refrain en chant clair à chanter et rechanter et surtout, un rythme qui arrache, où les compositions s’enchaînent à 100 à l’heure(« Exit wounds »), « Outside the Inside » et son guitare gypsy fou), c’est véritablement du grand Dark Age qui se représente devant nous cette année. Alors, un torrent explosif jailli sans discontinuer ? non, pas seulement. Car si bien entendu, ce son death mélodique très moderne pourrait se rapprocher d’une multitude d’autres formations, les citer prendrait toute la journée, Dark Age tente quelques éléments de démarcation, comme les basses plus mises en valeur (« Black September ») ou de nombreuses nappes de synthé en arrière plan qui creusent la profondeur musicale ; en revanche le chant clair façon « chœur » apparaît plus fréquemment que sur les précédents albums (« The echoes discipline ») en des parties plus lentes, nettement moins incisives que sur « Dark age », et ce avec plus ou moins de réussite (à vous de jugez sur le titre plus rock mélancolique « No Way home »). Attention toutefois à la surprise finale, car laisser tourner Minus Exitus après le dernier titre vous garantira l’apparition d’un titre caché : intro de « Black September » remixée suivie de la reprise tout au piano de U2 « October »…si, si, pour la peine, de plus amples explications seraient nécessaires…le concept échappe…Il faudra poser la question à Dark Age, et leur demander également pourquoi l’album apparaît nettement plus décousu après « l’interlude » de mi parcours ?
Apparemment les allemands ont quelques idées concernant la suite de leur évolution musicale. Pour le moment voilà déjà de bons moments à passer en compagnie d’un album bien énervé à l’excellente production, mais en toute honnêteté, si Dark Age me disait avoir tout donné sur cet album, je ne le croirais pas, et serais prêt à parier qu’il y en a encore quelque part par là bas, sous la pédale.