Non sans véhémence, Luna Field introduit son album « Diva » en nous annonçant que le « monde est mort ». Si le monde est mort, alors, s'il vous plait, faîtes aussi que les mauvaises ré-interprétations de certains philosophes allemands du XIXème siècle par de « jeunes » groupes de Death/Black disparaissent avec lui. En effet, c'est là le premier gros défaut que je trouve à reprocher à cet album. Répétitions, et paroles simplistes et presque vides de sens. Un sacrilège pour moi. Il n’y a pas grand-chose de plus agaçant que d’écouter quelqu’un déblatérer des inepties à caractère soi-disant philosophique, et ce, sur fond d’assez bonne musique –oui, heureusement. Mais ceci reste encore à prouver. C’est ce que je vais faire de suite. Pour le pilonnage ininterrompu de vos tympans, c’est par ici, veuillez me suivre. Attention, la route est tout de même quelque peu cabossée…
Musicalement parlant, Luna Field joue, comme je vous l'ai annoncé quelques lignes auparavant, un mélange de Death et Black Metal assez équilibré. Death/Black, ou Black/Death, appelez ça comme vous voudrez, il est assez rare qu’on puisse distinguer les deux clairement, tellement le mélange est poussé. Seulement, il faudra bien que vous ouvriez vos petites oreilles, parce que Luna Field est capable de faire bien plus que de vous les titiller. Sans crier gare, le massacre commence. On y est invité de force, après seulement 35 secondes d'intro - et on n’en demande surtout pas plus! Vu ce qui nous attend par la suite, leur entrée est plutôt réussie. Des riffs furieux, une batterie agressive, une voix profonde, caverneuse, et vindicative, qui dérape légèrement, mais qu'occasionnellement, vers le genre de voix qu'on pourrait entendre dans un album de Brutal Death : c’est le type de musique qui me plait, violente, mais d’une violence justifiée, et… « réfléchie ».
Seulement, voilà, comme j’ai pu le voir à plusieurs reprises avec d’autres groupes de ce genre, « Diva » est très appréciable au début, mais de moins en moins bon au fur et à mesure qu’on le remet sur la platine. Je vous préviens, il est possible que vous preniez une claque lors du premier essai si vous êtes une petite nature, mais la claque va progressivement se faire caresse, pour finalement devenir un simple effleurement. Ne vous inquiétez pas, ça ne devrait néanmoins pas arriver avant un bon nombre d’écoutes. La production frise la perfection, le son est clair, et les instruments sont assez facilement distinguables dans le fond. Ce qui malheureusement rend la musique « creuse » par endroits.
Je m’arrête de parler de technique, maintenant. Ce que je viens de dire, tout le monde est capable de l’entendre, vous verrez cela par vous-même. Une atmosphère spéciale ? Un sentiment qui domine ? Oui, ce qui n’est pas très répandu dans ce qui touche au Death Metal pur, à moins qu’il n’y ai des influences particulièrement originales : le sentiment de se sentir entraîné dans le flot de décibels, sans possible retour en arrière. Les pistes s’enchaînent naturellement, les raccords sont soignés, tout est fait pour mettre nos oreilles à l’aise, pour mieux les bombarder ensuite. On ne voit pas le temps passer, et on arrive déjà au bout de l’album. Il y a bien un petit « break » vers le milieu de l’album, un autre aux trois quarts, mais la pause ne fait qu’introduire une chanson encore plus destructrice. Une piste finale clôture le tout, plus lancinante, avec une voix et des guitares, traînant mots et notes, pour nous dire au revoir tout en douceur. Une ou deux piste à vous conseiller ? Essayez « l’opener » «Godparade », « Zenith » et « Egoism Divine ».
En conclusion, « Diva » n’étant que le deuxième album de la formation, recèle de bien bonnes idées, pas toujours exploitées comme il le faudrait, mais elles sont là, sans aucun doute. Il suffit de les chercher, et d’éviter les écueils en cours de route.
To be continued…
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