CHRONIQUES ALBUMS

Fichtre, pour un premier album, Tor Marrock aurait tout de même attendre un brin de maturation. Pour rester dans les métaphores œnologiques, comparer « A gothic romance » à un vin serait plus rapprocher ce disque du beaujolais nouveau que de la cuvée Saint Emilion 2003.

Pas d’intro, Tor Marrock se jette immédiatement à corps perdu dans une musique gothique/death où ne tardent pas à rejaillir des relents de la période Shades of god/ Gothic de Paradise Lost. Cependant, les gallois sont bien loin d’égaler, voir même d’approcher tout le talent de leurs aînés et voisins anglais. Pour du old school, c’est du old school. A gothic romance remonte même à des temps antérieurs à la création de la table de mixage aux vues de la qualité sonore abominable de cet opus. La musique arrive de très très loin et les divers éléments peinent à se dégager des chapes de guitares saturées. Il faut ainsi véritablement tendre l’oreille pour parvenir à distinguer la batterie…si batterie il y a vraiment car malgré la présence d’un batteur dans le line up, les parties sur les fûts sonnent plus comme de mauvais pré enregistrements sur boîte à rythme (« Death of summer »), ou d’une crise de démence d’un cuisinier sur ses casseroles, au choix. Contrairement à ce que le titre aurait pu évoquer, la finesse n’est pas de mise sur « A gothic romance », où l’on met du temps à chercher aussi bien l’aspect « Gothic », que l’aspect « Romance ». Ce ne sont d’ailleurs pas les vocaux qui viendront ajouter la légèreté nécessaire pour donner un peu d’air à un album répétitif et rapidement étouffant, n’est pas Nick Holmes qui veut.

Tor Marrock laisse ainsi les organismes épuisés par une écoute laborieuse, indigeste et qui plus est bien trop longue (presque 1 heure !) où les compositions se suivent et se ressemblent. Certains album peuvent être écoutés en boucle, assurément, « A gothic Romance » ne fait pas parti de ceux-ci.