CHRONIQUES ALBUMS

Comment expliquer le coup de foudre ? Est-ce vraiment la peine de lui trouver une raison ?

Sjodogg … ce nom assez houleux à prononcer ne vous dit rien ? Moi non plus. Jouons à la dînette si vous le voulez bien… Oui oui, à la dînette j’ai dit ! Prenez Crest Of Darkness, Enthral et The Flesh, mettez tout ça dans un mixeur et vous obtiendrez Sjodogg. Ajoutez un liant dark minimaliste et relevez le tout d’élégantes pointes bm et dm et vous obtiendrez « Landscapes of diseace and decadence ».

Comment parler de black et de death en leur accordant l’adjectif d’«élégant » ? Suicidal bm / dark bm / necro dm / depressive bm / agressive dm / … autant d’expressions lancées par les chroniqueurs et amateurs, autant d’efforts du côté des musiciens qui s’attachent à créer LA particularité qui fera la différence par rapport aux autres … et si peu d’originalités valables au final. A un tel point que, si tu souhaites découvrir un projet intéressant, sortant du carcan musical de feu l’Inner Circle avec une musique construite et de qualité … il ne me reste plus qu’à te souhaiter bonne chance. Des formations comme Aborym, Spektr, Shining et j’en passe, expérimentent chacune dans leur domaine des mixtures inconnues et avant-gardistes avec brio, Sjodogg brille dans cette voie. Ils nous offrent un bijou d’une singularité rare, un dark minimaliste inspiré de death et de black, nous plongeant dans une atmosphère tout à fait particulière et avant-gardiste. La voix vient jalonner les humeurs tantôt doomesques tantôt torturées des compositions aériennes. Oubliez les blasts et autres riffs à trois cent à l’heure. Tout est dans l’ambiance, la petite touche de ceci ou de cela, la note qui fera hérisser l’intégralité de vos poils. Je le recommande aux fans de death et de black ouverts d’esprit et à tous les amateurs de métal … « Landscapes of diseace and decadence » restera sans hésiter un de mes coups de cœur pour cette fin d’année où bon nombre de sorties, de formations autrement reconnues, m’avaient déçues …Un vent d’innovation souffle sur les pleines de la Norvège. Enterrons les copies désastreuses de l’Art extrême primaire et laissons nous surprendre par cet album minimaliste et alambiqué.

J’insiste donc, avec ce premier album, Sjodogg est bien parti pour marquer sa génération … Musique originale, intéressante, très bien enregistrée, un petit chef d’œuvre ! J’en redemande.