CHRONIQUES ALBUMS

Yo yooh oh et une bouteille de rhum ! vient par là moussaillon, c’est l’heure d’tembarquer pour la grand’ aventure, crénom ! Larguez la grand voile, hissez les écoutilles, avec Alestorm, c’est à bord que ça s’passe. Boudiou, quel entrain ! Evidemment matelot, bienvenue à bord de Captain Morgan’s Revenge où au bout de quelques minute, on ne sait si en fait nous sommes à bord d’un navire ou d’une taverne, quoiqu’il en soit, l’équipage s’annonce bien joyeux et accueillant.

Anciennement nommés Battleheart, les joyeux drilles auto proclamés pionniers du « True scottish pirate metal » sont de retour. Effectivement, leur définition musicale ne saurait mieux coller à leurs compositions. A travers ce terme plus ou moins explicite se mélangent un power métal déglingué, des « trompes épiques » dignes des meilleurs groupes de heavy symphoniques, et une belle foire festive. Au niveau du chant, l’approche serait plus celle des punks de The Flogging Molly ! voilà pour les points de repère. Du début à la fin, Captain Morgan’s Revenge impose son rythme de fête délirante, où les rares ballades (« The huntmaster », « Of Treasure ») avec accordéon et flûtes (et un brin de guimbarde) ne s’éloignent jamais de l’esprit du meilleur des pubs écossais. Les compositions s’enchaînent à un rythme endiablé, speed, solos furieux, rythmiques épiques sont au rendez vous pour guider les pas des enfiévrés vers le baril d’alcool le plus proche. Diffusé dans les bars, Captain Morgan’s Revenge donnera à tous l’envie de fracasser sa chopine sur le crâne de son voisin le plus proche car sous les dessous du thème de la piraterie s’en cache un autre plus insidieux : celui des chansons à boire.
Power festif agrémenté de folk (« Of tresure », « Flower of Scotland ») l’album ne mettra pas longtemps à entraîner même les plus réticents dans la danse, mais nuira certainement à la santé des voisins de pallier dépourvus d’une bonne isolation sonore. Et ma jambe de bois tu l’as vu ? et mon crochet tu veux le voir ? voilà de l’énergie, de l’originalité (et les passages façon polka) comme on l’aime, l’album parle de lui-même, que les sons coulent à flots, à consommer sans modération.