CHRONIQUES ALBUMS

A l’heure où bon nombre de formations de Black metal ont laissé tomber la trousse à maquillage de maman pour ne plus se concentrer que sur leurs instruments et par la même gagner en musicalité et très souvent en intérêt purement artistique, d’autres persistent et signent dans un minimalisme musical ; Certains tout en conservant une apparence visuelle outrancière à grand renfort de quincaillerie cliquetante (chaines-clous-cartouchières) et visage peinturluré, le tout baignant dans une atmosphère de film de série z où kitch et satanisme de théâtre forniquent sous des litres de sang qui soyez en convaincu ne tache pas le moins du monde et reste bien inoffensif pour vos textiles !

Cette vision certainement sévère mais réaliste de cette scène qui au début des années 90 défraya la chronique n’est pourtant pas le reflet exact de l’abyme que peut représenter cette mouvance si elle est possédée et habitée par des musiciens capables de part leurs idées, leur croyance sincère de faire partager à l’auditeur la noirceur profonde de leur ame ! Svartsyn qui existe déjà depuis près de quinze années au sein de l’underground suédois fait partie de ces gens qui contre vents et marées n’ont jamais changé d’orientation, de ligne de conduite et qui malgré des qualités techniques sérieuses ont choisi de faire perdurer une certaine idée de ce qui pour eux représente le mieux l’art noir des débuts ! Simplicités des riffs, batterie véloce, chant criard et mortuaire, ambiance sombre et triste, mais aussi et pour le coup Svartsyn déroge à la règle, la production est relativement puissante et de très bonne qualité. Chaque notes reste parfaitement audible et évite ainsi le petit rictus moqueur qui bien souvent est de rigueur et crucifie ainsi bon nombre de formations sur l’autel de l’authenticité intégriste ! Nos diables nordiques n’ont que faire de toutes ses paroles et malgré quelques lourdeurs répétitives notamment au niveau des parties vocales, ont accouché d’un disque de bonne facture qui ne décevra personne, chacun pouvant y trouver son bonheur, car la diversité est malgré tout de mise et les sensations largement variées ! A noter la superbe intro au piano du titre « Surth lit the Earth » aussi glaciale qu’une mise en bière et qui emplit rapidement l’espace de son énergie funeste …

« Timeless Reign » n’est pas l’opus de l’année, en matière de Black Metal. Il n’invente rien et ne revendique rien non plus ! Mais Svartsyn a su créer son univers bien à lui en proposant sa version des choses, sans aucune prise de risque il est vrai mais avec une honnêteté que personne ne peut remettre en cause à découvrir pour vous les « true » et à laisser de coté pour les non « true »…. Que le grand tout vous protège !