CHRONIQUES ALBUMS

La Bretagne est une contrée dont on entend rarement parler pour sa scène underground, mais Blindraft pourrait bien contribuer au changement de ce fait. La preuve en 4 titres que ce jeune groupe rennais a été enregistré au studio Drudenhaus.

Si ce groupe est assez récent puisque formé en 2003, cela ne l’empêche pas d’atteindre une certaine maturité dans ses morceaux qui sont aussi bien composées qu’agréables à écouter. Le synthé apporte une touche et une sonorité assez moderne à l’ensemble sans toutefois être trop envahissant comme c’est d’habitude le cas chez les groupes de heavy moderne. Niveau influences, c’est assez vaste, la principale est certainement Evergrey, mais on peut aussi citer Pantera (certaines aspect du jeu de guitare nous y font parfois brièvement penser) et la scène heavy moderne scandinave (Sonata Arctica, Strato, C.O.B,…). Toutefois Blindraft sort son épingle du jeu en nous pondant quelque chose de très personnel. Du coup on ne s’ennuie pas un seul instant sur « Doomsday » dont le défaut principal restera finalement sa durée assez courte. Il fallait cependant bien commencer. Autre petit bémol qui en rebutera peut être, c’est l’accent franchouillard de K.lil… même si pour ma part je trouve que ça a son charme. Déjà qu’il chante en anglais, ce n’est pas plus mal qu’il reste une petite french touch. Malheureusement cela a tendance à déplaire à pas mal de puristes heavy métal pour qui ce style ne peut être chanté que dans un anglais parfais.

Bref il s’agit là d’un très beau coup d’essai, et si techniquement le jeu des musiciens est encore perfectible, le niveau reste plus qu’honorable, ce qui promet décidément un bel avenir à ce groupe! Avis aux fans d’Evergrey et de heavy prog en général (enfin prog, surtout dans les structures, pas dans la branlette inutile), Blindraft dépasse sans peine les dernières productions du groupe sus cité (bon en même temps ce n’était pas si dur se disent à raison certains) et mérite donc toute votre attention et votre soutien. Vivement la suite!