CHRONIQUES ALBUMS

Patience, patience, patience…4 ans à attendre une nouvelle réalisation ? les fans de Chritian Death ont eu le temps de se ronger les ongles, puis toute leur discographie complète par manque de matière première (et là au niveau de la discographie, il y a tout de même de quoi se taper un sacré gueuleton). Mais les Etats-Unis sont un grand pays et cela nécessite des moyens logistiques en conséquence, en gros, il a fallu du temps pour rassembler tous les membres du groupe, et aussi de trouver un nouveau label. Season of mist (cocorico) remporte donc le bébé, comme quoi les efforts paient et c’est agréable à voir.

Ah, qu’il fait bon en tout cas de pouvoir pleinement utiliser le terme de « goth music » car sans contrefaçon, Christian Death en sont, et si certain ne se sont toujours pas remis de la période Rozz Williams, remettre sur le tapis l’éternel débat « c’était mieux avant » n’apporterai rien à la critique d’American Inquisition. Alors pour les puristes ? et bien oui, c’était mieux avant, mais Rozz Williams ? c’est fini, fini fini. Faites vous une raison. Certes, les expérimentations de Valor eurent leur effets désarçonnant et ce à juste titre, tout comme les plus ou moins convaincantes dernières réalisations (plutôt moins d’ailleurs). Bon, pour ceux s’étant tout de même raccrochés aux wagons, rassurez vous, il y a du neuf avec "American inquisition", et ce dans le bon sens du terme. Plus de structure, plus de stabilité sonore (remarquez l’excellent et puissant « Water into wine »), chant et guitares plus posées, vrais refrains, terminées les expérimentations dissonantes…à un tel point que même Maitri s’y met, et à part sur les premiers titres, notre chère vocaliste gueularde (aux stridulations franchement insupportables) calme le jeu, offrant ainsi dès mi album de belles parties de duos vocaux (« Seduction thy destruction »). Rien à dire en revanche en ce qui concerne son jeu de basse, impeccable et qui ressort à point, toujours dans les meilleures parties des compositions. Si j’osais, je dirais même plus : sur certains titres, cette basse associée au son particulier des guitares, électriques, un brin torturée ravira même ces mêmes fans de goth des premières heures dont nous parlions auparavant. Et si, écoutez donc « Surviving Armaggeddon » ; alors ?

Oui bien sûr, la thématique de l’album pourra prêter à polémique, pour nous pauvres européens que nous sommes : ah ces américains n’ont à la bouche que paranoïa de complot au plus haut niveau du pouvoir, fanatisme religieux, croisade d’un certain GW Bush et 11 septembre…clin d’œil au passage, lorsque l’on reçoit un tel album le 11 Septembre…chacun aura donc son avis sur le sujet. Musicalement en tous cas, l’impression de « il n’y a que 3 titres accrocheurs sur les 12 » laissée par les précédents album de Christian Death sera inversée (définitivement ?espérons) par "American inquisition" à l’aspect rock convaincant, révélant une nouvelle facette très encourageante du groupe. Amis fans, voilà de quoi ronger pour les quatre prochaines années.