NIGHTWISH Dark Passion Play [ 2007 ] |
||||
Durée : 75.00 Style : Metal Symphonique |
||||
Infos : | ||||
Contact label : | ||||
Contact groupe : | ||||
ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
|
Chronique : 04 septembre 2007 , réalisée par ORPHANAGE | ||||
Evènement dans l’univers Metal. Tremblement de terre tant la sortie d’un nouvel album de Nightwish est attendue : tout le monde est à l’affût, fans comme détracteurs, parce que tout le monde veut savoir ce que ça va donner. Et pourquoi « Dark Passion Play » est une étape dans la carrière d’un des plus grands groupes de Metal de tous les temps, ça n’est un secret pour personne. L’importance de « Dark Passion Play » porte un nom, Anette Olzon. On n’ose même pas imaginer la pression sur les épaules de celle qui a succédé à la diva Tarja Turunen – mission impossible ? Parce que sachant la réputation quasiment intouchable de Tarja, comment contenter des oreilles critiques souvent déçues par la décision du groupe d’abandonner l’un de ses éléments capitaux ? On se demandait bien comment le groupe allait s’y prendre pour faire de son album une pièce artistique viable dans sa discographie, et l’écoute de « Dark Passion Play », est plus d’être une exploration musicale, peut aussi s’avérer être une analyse du bon sens de ses musiciens. Bon alors, pour les éventuels impatients qui ne se contenteraient pas de la note, allons-y tout de suite, ce nouvel album est vraiment très bon. Voilà, inutile de passer par quatre chemins, il suffira d’un minimum de bonne foi pour s’en rendre compte. Déjà parce que « The Poet And The Pendulum » ne prend pas le temps de ménager l’auditeur et de le faire rentrer progressivement dans sa nouvelle production : LA pièce fleuve n’est pas placée vers la fin de l’album, elle est là directement, histoire d’asseoir un maximum de certitudes. Guitares furieusement heavy et relativement tranchantes (on aurait pu craindre un ramollissement de celles-ci en écoutant « Eva »), ton très Metal donc, quoiqu’un poil plus soft que sur « Once », orchestrations toujours aussi grandioses et bien faites (évidemment, le groupe a encore une fois fait appel à un véritable orchestre symphonique), mélodies vocales toujours aussi accrocheuses – décidemment, Nightwish a le don des refrains qui scotchent, et ça, ça fait terriblement la différence. Alors pourquoi on apprécie Nightwish aujourd’hui alors que Tarja n’est plus de la partie, Alors que « Once » est absolument énorme et qu’il faut réussir à passer après ça avec une vraie pertinence ? Pas facile, et les gars du groupe ont dû en passer, des soirées de réflexion à se creuser la tête pour savoir comment considérer la situation, appréhender l’arrivée d’une nouvelle chanteuse, et comment employer sa voix de la bonne manière. Il faut croire que le groupe a fait strictement ce qu’il fallait. Si « Dark Passion Play » est moins concis que « Once », moins frissonnant et visuel – allons jusqu’à dire évidemment moins bon –, il garde une emphase symphonique qui explose tout, une patte mélodique personnelle (soyons clair, on ne la retrouve nulle part, cette manière de composer les mélodies, de les marier, leur donner une force propre, garder une puissance metal couplée à un comportement score de composition orchestrale), et surtout, de vrais titres, des bons, des beaux, des prenants. Refrain de stade pour « The Poet Pendulum » qui s’annonce déjà énorme et indispensable en live, ballade entêtante avec « Eva », puissance Metal plus axée Power et Thrash avec un très à propos « Master Passion Greed » (qui intègre les orchestrations avec une habileté époustouflante), et enfin orgasme absolu, splendeur probablement jamais atteinte par le groupe auparavant… « Meadows Of Heaven ». Et Anette dans tout ça ? D’accord, le groupe a passé avec succès le test de la composition (a priori) et semble avoir bien anticipé l’intérêt de son nouvel album, et la manière de lui assurer une position de choix dans le monde du Metal Mélodique. Pourquoi avoir choisi Anette alors ? Franchement, au départ, impossible de ne pas être déçu, rien qu’un peu déçu. Elle a beau très bien poser sa voix, avoir un timbre agréable ainsi qu’une tenue appréciable, elle ne paraît rien avoir de plus qu’une flopée de chanteuses de groupes de Metal Gothique. Oui, Metal Gothique. Attention, je ne dis certainement pas que Nightwish donne dans le Metal Gothique, mais la tessiture fragile et douce de la voix d’Anette évoque plus celles des chanteuses de Leaves Eyes ou Sirenia (donc groupes de Metal Goth ou Atmo, et pas Symphonique) que de Tarja Turunen ou Melissa Ferlaak (Visions Of Atlantis). Un timbre apparemment banal, donc, un charisme contestable dans un premier temps. Qui ne donnera toute ses saveurs qu’au détour de notes ou pointes de mélodies (« Eva » lui permet de communiquer la sensibilité claire et limpide de sa voix dans les derniers refrains, plus emportés). Malgré un grand nombre d’écoutes, et même si la voix d’Anette finit par devenir très attachante, on se rend compte qu’elle ne semble pas tout à fait à son aise dans le monde de Nightwish pour l’instant. Il est clair qu’elle s’en sort avec les honneurs (par exemple sur un « Sahara » aux rythmiques atypiques où elle fait montre d’une admirable adaptation ou le fantastique refrain de « For The Heart I Once Had » d’une grande intensité), et qu’on peut qu’apprécier sa présence au sein du groupe désormais. Mais son arrivée récente ne peut combler certaines petites faiblesses qui demandent probablement une plus grande alchimie de groupe : le son et les compositions de « Dark Passion Play » sont tellement typiques des sonorités Nightwish qu’un nouveau timbre de voix ne peut pas être immédiatement parfaitement intégré. Nul doute que le prochain album montrera une cohésion nouvelle et salvatrice. « Dark Passion Play » reste enthousiasmant, c’est un certitude : toujours très ancré dans un Power Symphonique de haute voilée, ses mélodies sont profondes et majestueuses, parfois difficiles à apprécier à la première écoute, mais devenant de plus en plus obsédantes avec l’apprivoisement de l’ensemble (« Whoever Brings The Night »). Certains titres se distinguent comme des singles potentiels évidents conservant toute l’identité nocturne et féerique des finlandais : « For The Heart I Once Had », « Seven Days To The Wolves ». D’autre part, Marco Hietala vient toujours, de ses vocalises heavy éraillées, contrebalancer la douceur féminine avec pertinence (l’excellent « Bye Bye Beautiful », successeur de « Wish I Had An Angel » sans effets électroniques !) : on retrouve donc un Nightwish en pleine forme qui a su composer avec passion, inspiration et bon sens. Pas facile de gérer une carrière comme celle-ci, surtout après un « Once » qui a fait exploser les cimes. Mission accomplie ; ajoutons de nouvelles expériences acoustiques (« The Islander ») et une grandiloquence symphonique à couper le souffle jamais atteinte par le groupe (« Meadows Of Heaven » qui part comme une ballade, puis progresse jusqu’à déchaîner la larme à l’œil en une explosion orchestrale), plus une piste instrumentale délicate et entraînante (« Last Of The Wilds ») ; soyons donc certains que « Dark Passion Play » tournera longtemps sur nos platines, parce qu’il est excellent, poussé, abouti, forcément audacieux puisqu’il dit adieu à sa plus forte marque d’identité (Tarja bien sûr) : il fallait assurer au niveau de la beauté pour compenser la perte. Et si, au détour de quelques titres vraiment ennuyeux (« Cadence Of Her Last Breath » qui part pourtant bien, ainsi qu’un « Amaranth » au refrain totalement raté sans puissance ni beauté), on distingue de menues faiblesse, on pardonnera sans problème, parce que le tout reste varié, aéré, grandiose comme on aime, et rempli d’émotions exaltées. Une réussite qui n’était pas assurée, et qui devient carrément indispensable ! |
||||
AUTRES CHRONIQUES DU MEME GROUPE | ||||
|