CHRONIQUES ALBUMS

Dans notre France actuelle restent des groupes qui prennent plaisir à narrer les épopées d’un peuple fier. Hormis cette fonction, un peu stéréotypée, de galvaniser l’auditeur « Gloria Burgundia », le premier album d’Astaarth, est une réussite du point de vue strictement musical tant la diversité des instruments et la richesse des mélodies parviennent à toucher.

La musique d’Astaarth, bien que prenante, laisse un sentiment mitigé. « Gloria Burgundia » possède de nombreuses mélodies qui ne laissent pas de marbre puisque le groupe sait piocher dans des registres divers et variés. Tantôt le groupe fera danser par le biais d’instruments populaires (accordéon, violon, flûte, cuillère, guimbarde) et des plans acoustiques, tantôt il fera vibrer par des nappes de claviers hypnotiques (« Acknoweldge and mysteries » titre profond et contrasté dont les chants grégoriens font frémir). Vous l’aurez compris, le combo a un attrait certain pour tout ce qui est folklorique et pour les titres épiques (la plupart vont au-delà de neufs minutes). Cependant quelque chose y fait défaut : la qualité d’enregistrement. Astaarth est évidement pénalisé par la manière dont est produit son Black-métal. Tout d’abord l’on ne distingue qu’à peine les guitares et la batterie est mixée tellement en arrière que le jeu apparaît linéaire et lassant. Il en va de même pour la basse, discrète à un point tel qu’elle pourrait être absente sans que l’on entende une différence. Le chant quant à lui est un raclement de gorge assez typique mais qui s’inscrit convenablement dans la musique du groupe.

En conclusion, le point d’ombre de cet album est malheureusement la qualité du son, mais en se laissant prendre aux mélodies le tout fonctionne convenablement. Les passages épiques, le folklore et le rhapsodique confèrent à « Gloria Burgundia » une saveur appréciable. Evidement il faut écouter plusieurs fois l’album pour aller au-delà de la production mais les subtilités sont nombreuses et l’univers médiéval (parfois même héroic/fantasy) du combo sait interpeler. Bref, pour les amateurs de Pagan, de préférence fascinés par les forêts vosgiennes.