CHRONIQUES ALBUMS

Un cadavre en putréfaction sur une pochette n’indique pas en général la présence d’un groupe porté vers les cieux illuminés d’anges oniriques. Les angelots ? Violence Unleashed se les évide par pack de 12, faisant de leurs viscères des cravates de leurs ailes de douillets mocassins. Pour leur premier album, les allemands sont bien décidés à frapper fort, et pour frapper, c’est sec.

Sans pour autant posséder une production et un son vraiment énorme, "Spawned to kill" ravira d’entrée de jeu les amateurs de death old school : bon son de guitares torturé (« Polyurethane murderer »), bonne grosse rythmique qui déroule, cassure des compos en des passages plus hachés, vocaux passants de grognements à hurlements et solos aigus ultras rapides venant imprévisiblement transpercer les titres. Pas de transitions plus lentes, pas de passages mélodiques, Violence Unleashed enchaîne, dans un grondement sourd de tonnerre ininterrompu (« Burn » laisse pleinement apprécier ce que signifie « jouer de la double ») ne cessant que pour laisser la place à des éclairs de gratte démentielles (« Constrained to kill »). A peine fini, voilà que c’est reparti, soit presque 40 minutes de death brut non stop, et qui font un gros vide dans la maison quand le disque s’arrête de tourner…certains s’en lèchent les babines d’avance. En voilà en tous cas qui portent bien leur nom et pour ce coup là, l’efficacité prime sur l’originalité mais de belle manière.

Attention, produit corrosif, "Spawned to kill" ne doit pas être laissé à la porté des enfants, mais que les plus grands n’hésitent pas à en prendre une bonne rasade pour se remettre les idées en place.