CHRONIQUES ALBUMS

« Hilvern » avait entrepris la découverte d’un monde sylvestre mystérieux, mais sans oser vraiment s’écarter du chemin tracé nettement à travers les fourrés. Avec « Chants d’automne », Artesia compte cette fois ci s’aventurer plus profondément dans l’épaisse Brocéliande, avec pour seuls guides une voix et des violons lointains qui résonnent.

Certains sourieront en voyant ce « Chants d’automne » paraître en plein mois de Juin mais comprendront rapidement le pourquoi du titre de cet album en étant immédiatement transportés dès les premiers titres dans un paysage brumeux. Ce deuxième album se voit en effet gagné par une sorte de lenteur céleste, où les titres minimalistes font ressentir un aspect émotionnel nettement plus présent que celui entre aperçu sur « Hilvern ». Toujours guidé par une note de piano ou de guitare en suspend, par des violons lointains, et par un chant éthéré, et il facile de se laisser perdre dans l’univers féerique crée par des musiciens nettement plus inspirés, qui minaudent moins et qui surtout ne font plus dans la lenteur rien que pour surenchérir dans la mélancolie. Non, « Chants d’automne » révèle des compositions belles et bien plus profondes, très instrumentales, un peu plus proches peut être de l’univers de Dargaard. Mais le but de l’album ne semble pas être de plonger son auditeur dans un océan de tristesse infinie, mais plutôt de l’entraîner au sein d’un nouvel univers où se mêlent mystère et magie.

Certes, les vocalises effectuées sur un fond de synthé ne sont pas d’une originalité frappante, mais les faits sont là : « Chants d’automne » se montre captivant, voir poignant, et sans demander de l’écouter en boucle, les chansons ici présentent ouvrent une fenêtre vers un bienfaisant moment d’évasion.