Constamment relégué au second rang, Ion Dissonance n’a toujours pas réussi à imposer sa marque. Bien décidé à inverser la tendance, le combo canadien envahit de nouveau les bacs avec son troisième disque, « Minus the herd ».
Ion Dissonance ne laisse pas la moindre chance à nos pauvres tympans. Lourd, intense, violent, rentre-dedans, « Minus the herd » est en un mot : métal. Ses mosh-parts destructrices et dissonances bien placées font souvent mouche, laissant entrevoir une maîtrise parfaite du sujet. Et le combo canadien ne fait pas dans le détail, l’album se composant d’une majorité de chanson en dessous des trois minutes trente règlementaires pour un total d’à peine une demi-heure.
On reconnait, ici et la, les influences communes à bon nombre de métalleux, Meshuggah pour la façon étrange de jouer avec le temps, la vague métalcore, parfois même le grind. Son style n’est pas encore très singulier, néanmoins, le groupe a le mérite de ne pas tomber dans la facilité. Il réussit à placer des rythmiques inventives dans un créneau pourtant saturé, le métalcore. Il va parfois si loin qu’il se perd dans ses propres riffs.
Mais il reste difficile d’écouter leur nouveau disque d’une traite. Si Ion Dissonance n’avait pas autant abusé des mosh parts, « Minus the herd » aurait pu être excellent. A la place, on se trouve avec un opus indigeste où il est difficile de différencier les chansons. C’est dommage, surtout que dès que le groupe lâche ses rythmiques binaires, il s’avère très compétent. Par exemple, sur le titre « Untilted », il s’éloigne un peu de son créneau, permettant à l’auditeur de respirer un peu. Mais la pause est trop courte pour pouvoir se replonger dans l’univers violent des Ion Dissonance sans grimacer.
"Minus the herd" est un beau gâchis. Les riffs sont bons, efficace et innovant mais ils se répètent beaucoup trop pour qu’on puisse les apprécier à leurs justes valeurs.
|