MEIKWEI
Seul [ 2005 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine
Durée : 44.52
Style : Emo-Grunge-Core
  Infos :
  Contact label :
  Contact groupe : http://www.meikwei.com/ http://www.myspace.com/meikwei
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 06 juin 2007 , réalisée par
   
Meikwei, du nom d'un alcool japonais, est un groupe français tout neuf tout beau qui sort son premier album, intitulé sobrement "Seul". Pour planter le décor, le style du groupe est un mélange entre des influences grunge, émo, et hardcore. C'est en effet dans ce registre qu'officie le groupe tout au long de l'album, et ce...sans en sortir un instant.

Meikwei c'est d'abord : "comprendre ce qui marche pour le faire comme il faut". Peut-être que cette phrase vous apparaît obscure, mais en fait ça dit ce que ça dit. Je m'explique. Paroles en français qui parlent de solitude et de souffrance, mélange de passages calmes en son clair (arpèges et tout le toutim) à des riffs lourds coreux. Variation au maximum des sons avec un grand pédalier qui coûte très cher, et ajout de plein d'autres à la post-prod. Ca ne vous rappelle rien ? Moi si, ça me rappelle tous ces groupes français pour ados qui marchent tous sur la même formule : Eths, Watcha, j'en passe et des meilleurs. Ca me rappelle aussi tous les groupes pas connus qui tentent de percer via Myspace et qui ont tous la même identité « mélangeatoire ». Un groupe d'adultes pour ados, voilà ce qu'est Meikwei pour moi. Ca, c'est l'aspect "structuration".

Au niveau de la composition, beaucoup trop de choses faciles à mon goût, sampling, paroles chantées sans grandes particularités ni identité vocale, on a même droit à des passages variété française ("Posé Sur Moi"), et une basse présente seulement sur la moitié du skeud. Elle a malgré tout un vrai passage à elle, plutôt sympa même ("Le Long Voyage de M.Nésie"), seul passage que j'ai écouté sans m'ennuyer, mais ça s'arrête là, rien d'autre, et c'est bien regrettable (et vas-y que je fais la même chose que la grosse caisse, et vas-y que je fais de la croche avec trois notes et que je fais la même chose que la guitare sur les parties lourdes). Et en ce qui concerne la gratte "coreuse", des accords en power chords, de la croche en mute, bref...rien d'intéressant. Quand à la batterie, bien qu'il s'agisse d'une batteuse (le groupe en semble très fier), ça n'excuse pas le manque total de groove et de profondeur. J'ai l'air d'être dur comme ça, je sais, j'en suis conscient, malheureusement il existe un moment où il faut savoir dire non. Là, j'ai l'impression d'écouter le produit "marketing underground" (paradoxal s'il en est, mais c'est tellement plus simple de marcher dans ce secteur simili-UG pour jeunes d'aujourd'hui que dans la grande distribution).

En fait, il est une chose qu'il faut préciser : si de l'extérieur, la musique de Meikwei peut sembler énormément diversifiée, aboutie, pas répétitive et originale, de l'intérieur, c'est autre chose. On est là en présence de ce que tous les groupes français actuels essaient de faire "pour faire quelque chose d'original". C'est la recherche de l'originalité « pour faire quelque chose de nouveau », et pas pour se construire une réelle identité (ils vous diront le contraire, mais ça reste illusoire). Mais rien n'est nouveau, on prend à droite (percussions tribales, quelle originalité), à gauche (tiens je vais mettre des passages en gratte sèche), au milieu (et hop, des accords avec un gros son saturé pour faire Metal et marginal), mais à part un travail de puzzle, je ne vois rien de novateur.
Mais oui je suis méchant, je le sais, je l'assume. J'aime chroniquer des albums de Metal, pas de Rock grungy plat d'adolescents en quête de fausse souffrance ( 1:30 de "Je suis seul" rabachés en boucle en guise de morceau d'intro pour ne citer que ça ). Alors oui, ce groupe a potentiellement un avenir sur la scène Rock française, mais qu'on leur retire la moindre étiquette Metal, et qu'ils arrêtent de se l'appliquer sur le front juste parce qu'ils ont une grosse satu sur leur guitare et que le chanteur fait un mini-growl inutile pendant 1 minute au total. Si on rajoute les jeux de mots si...nouveaux sur les titres ("Humanitude", "...En Fin", "Hystérile"), et les paroles rebelles en carton ("Le fléau de l'ignorance entraîne la violence", "Infecté par la raison depuis peu longtemps, j'en ressens déjà pleinement les méfaits"), le visuel dessiné typé manga kawaï (et si ça c'est pas fait pour plaire aux jeunes...), et le look "pantacourt casquette et survêt Adidas", on obtient l'équation parfaite de l'insipidité. Seul bon point, le son, très bon pour un groupe indé.

Beaucoup aimeront, mais si vous êtes un tant soit peu curieux et exigeant musicalement, vous vous ferez chier de cette recette lente et mièvre. Je retourne à mon Behemoth moi...







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