GLOOMY SUNDAY
Beyond Good And Evil [ 2007 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine
Durée : 50.51
Style : Sludge / Doom
  Infos :
  Contact label : http://www.solitude-prod.com
  Contact groupe : http://www.myspace.com/gloomysundaydoom
  Interview :
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 31 mai 2007 , réalisée par ORPHANAGE
   
La valeur montante en matière de label Metal extrême, Solitude Prod, voue un amour sans limite au Doom Metal. Cela dit, jusqu’à maintenant, c’était plutôt dans une veine funéraire et/ou atmosphérique qu’il s’était démarqué. Voilà qu’il vient nous donner l’assurance que le Doom est sa raison de vivre, quelle que soit la forme ou la déclinaison qu’il emploie pour s’exprimer.

Et pour preuve, ce premier album de Gloomy Sunday joue dans la cour très fermée et très confidentielle du Sludge. Vous savez, ce Doom core inhumain et anti-mélodique que nous balancent sèchement et de toute leur triviale noirceur les joyeux trublions de Crobard, Eye Hates God et Electric Wizard ! Avis aux amateurs donc, ils risqueraient d’être grandement satisfaits par cette offrande venue du fin fond de la Suède, au packaging farci d’humour noir, d’autodérision, de haine résignée…Musicalement, c’est du très lourd. La production brumeuse malmène des riffs pachydermiques servis par une production vaporeuse de chez vaporeuse. Le chant se noie dans des rythmiques inhumainement épaisses, la batterie assez vivace vient se coller au cerveau, monotone, faisant appel aux tomes pour mettre en valeur l’atmosphère caverneuse et nébuleuse.

L’étrange. Voilà l’apanage des groupes de Sludge. Je doute que ce genre soit destiné à attirer beaucoup de monde…il est l’antithèse même de l’accessibilité, de la mélodie, de la beauté immédiate. Pour apprécier une musique comme celle de Gloomy Sunday, il est nécessaire d’être dans un état d’esprit noir, hargneux, haineux, sans la moindre trace de bons sentiments. Le Black Metal a beaucoup trop de dignité et d’impérialisme pour y trouver une forme parfaite et manifeste de dégoût absolu. Ce sludge-là, celui de Gloomy Sunday, est moche, sans doute possible. Terriblement laid, boueux, spontané comme un vomissement face à l’exécration du monde. D’ailleurs, lui-même se déteste. Il ne veut même pas avoir affaire à lui-même, il se détourne, s’alourdit, veut sombrer plus bas que terre pour ne plus avoir la conscience de quoi que ce soit. Mais il n’y arrive pas. Il retrouve toujours des ressources dont il ne veut même pas. Il jouit de forces qu’il voudrait rejeter, mais qui reviennent sans cesse lui rappeler qu’il est attaché au monde terrestre ; il n’est tourné que vers la mort, la mort la plus sale et la moins digne, et une vie, tortionnaire trop lumineuse pour des yeux qui se complaisent dans l’obscurité, le rattrapent, inéluctablement.

Alors, face à la dépression mise en musique, l’horreur, l’abominable Sludge de Gloomy Sunday vient puiser dans les ressources les plus ténébreuses de la beauté. Il ne le veut pas. Mais son intensité et sa sincérité sont là pour faire de lui une bannière noire aux atours pleins de la grâce de l’immondice.







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