Deux ans après la sortie de « Soothing Torture », Insense est de retour avec un nouvel album, « The silent epidemic ».
Le troisième album -dit de la maturité- sert en général de bilan. Il permet au public de voir ce qu’une formation a à nous offrir, si elle mérite sa place dans la catégorie des groupes « indispensables ». Ce n’est malheureusement pas le cas de Insense. Pas que « The silent epidemic » soit un mauvais album, au contraire, le rendu est plus que correct. Il y a eu, sans l’ombre d’un doute, un travail énorme de composition et d’arrangement. Mais la formation norvégienne reste beaucoup trop marqué par le son de ses aînés à commencer par Pantera et Meshuggah. On discerne également des influences plus proches comme Textures et Killwitch Engage mais jamais ou presque de Insense.
La formation de Tommy Hjelm aborde énormément de style dans son dernier disque. On trouve ça et là, des parties mélodiques, métalcore, des morceaux d’ambiances, des rythmiques déstructurées, même du blast, bref, largement de quoi remplir un disque. Néanmoins il y a peu de passages vraiment fantastiques, pas d’inventions géniales. Le combo norvégien nous confine dans le domaine du « pas mal ».
Et nous partons de loin puisqu’ Insense a eu la mauvaise idée de choisir comme premier titre et single, un des plus mauvais de sa collection, « Welcome whore ». De quoi donner une sale image du groupe aux yeux de ceux qui n’écouteront pas tout le disque. C’est un comble pour un combo de cet acabit et l’on ne trouvera, bien heureusement, pas de pareil sur l’album. Dès le second titre, nous rentrons dans un métal plus fin, plus alambiqué, moins direct mais plus profond.
Il faut donc attendre un peu avant de trouver un réel plaisir à écouter The silent epidemic.
Surtout que Insense n’élargit que progressivement ses influences. Peut-être est-ce pour ne pas avoir l’image d’une formation fourre-tout, qui utiliserait tout ce qu’il a trouvé pour plaire. En tout cas, le procédé porte ses fruits car on ne s’ennuie pas un seul instant. Nous sommes constamment en terrain inconnu, ne sachant pas si les prochaines secondes du disque vont être grind ou émo. Une grande qualité qui ne suffira hélas pas à masquer un manque terrible de personnalité.
Etre influencé par de bons groupes donne de bons résultats, "The silent epidemic" en est la preuve. En revanche, attention à ne pas trop copier car c’est un coup à rester pourrir aux fonds des bacs.
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