CHRONIQUES ALBUMS

Alors que le précédent album d'Annihilator « Schizo Deluxe » avait été diversement accueilli par les fans du groupe, Jeff Waters a décidé de maintenir sa confiance en Dave Padden qui occupe donc le poste de chanteur depuis maintenant trois albums (presque un record!) et qui est désormais le seul autre membre permanent du groupe (le line-up studio d'Annihilator comprend juste en plus Mike Mangini à la batterie, qui sera remplacé par Alex Landenburg sur scène).

Poursuivant le virage moderne et thrashcore amorcé avec l'album « All For You », ce nouvel album, sobrement appelé « Metal », risque d'être un album particulièrement important pour le groupe tant Jeff a pris soin de mettre les petits plats dans les grands. En plus d'un nouveau contrat avec un label plus en rapport avec le statut international du groupe (SPV), en plus d'une tournée en première partie de la sensation du moment Trivium, Jeff a également convié de nombreux invités de stature internationale pour lui filer un petit coup de main. On peut donc penser que c'est du quitte ou double cette fois pour Annihilator.

Si parmi la pléiade d'invités présents sur cet album, certains (Jeff Loomis de Nevermore, Angela Gossow d'Arch Enemy) ne font malheureusement que de la figuration (respectivement sur « Clown Parade » -bien malin qui pourrait reconnaître Loomis sans être au courant ab initio...- et « Couple Suicide ») d'autres, en revanche, apportent réellement leur patte aux titres sur lesquels ils figurent. Danko Jones par exemple insuffle un côté groovy très agréable à « Couple Suicide » alors qu'Alexi Laiho (de Children Of Bodom) nous gratifie sur « Downright Dominate » d'un interminable solo légèrement désincarné (question de goût, bien évidemment) dont il a le secret. Si chaque titre possède son invité propre (Michael Amott d'Arch Enemy, Jesper Stromblad d'In Flames, Corey Beaulieu de Trivium, Willie Adler de Lamb Of God...), on ne peut que regretter en revanche que les compos n'aient pas été réellement pensées en fonction de ces invités. Du coup, leurs interventions sont souvent assez anecdotiques, purement démonstratives ou encore arrivent comme un cheveu sur la soupe.

On aurait aimé également que Jeff utilise plus les capacités de cet excellent batteur qu'est Mangini (S. Vai, etc) en le mettant plus en valeur comme c'est le cas par exemple au début de « Detonation ». On retiendra également la profession de foi que constitue le titre « Army Of One » (avec Steve Kudlow d'Anvil) qui fait d'une certaine manière écho au titre de l'album et qui encense toutes les gloires du metal traditionnel que sont Motörhead, Anthrax, Maiden, Black Sabbath, etc.
Toujours est-il que l'on tient ici un album agréable à écouter (bien qu'inégal) qui, même s'il ne tient pas toutes ses promesses (Waters tombe parfois dans la facilité -les choeurs sur la fin de « Clown Suicide »- et la redondance), comprend quelques bons moments, quelques fulgurances techniques assez éblouissantes. Comme sur le précédent album, donc.