CHRONIQUES ALBUMS

Voilà. Laethora semble tout avoir pour lui. Enfin, je dis « semble » comme si ce n’était pas le cas…mais ce n’est finalement pas si éloigné que ça de la réalité ! Laethora nous offre son tout premier album « March Of The Parasite » comme ça, pour le fun, sans avoir prévenu qui que ce soit, de quoi que ce soit. Bon, vu le line-up, on se doutait que ça ne serait pas n’importe quoi. Pas vraiment à tomber par terre, genre supergroupe de la mort qui tue, ce line-up présente tout de même ni plus ni moins que Niklas Sundin, le guitariste de Dark Tranquillity, ainsi que trois membres du groupe de Goth Metal The Provenance (excellent groupe que je ne saurais que trop conseiller, soit dit en passant). Seul le chanteur bassiste arrive de nulle part, mais pour mieux surprendre. Avec ce joli monde, le groupe s’assure une bonne place dans le monde du Death Metal, sa première offrande ayant tous les avantages d’un Brutal Death/Grind old-school intègre, mais aussi ceux de l’avant-gardisme réussi !

Laethora est né du désir de ses membres de rendre hommage à une scène Brutal Death qu’ils adorent mais qu’ils ne peuvent pratiquer dans leurs groupes respectifs. On aurait légitimement pu craindre d’avoir affaire à un déballage violent et bien fait mais sans aucune âme et sans aucune volonté de transcendance. Il est vrai que « March Of The Parasite » ne chamboule pas incommensurablement les foules du point de vue de l’originalité, il est néanmoins parvenu à se forger un son très personnel suite à l’intégration de diverses influences dans sa mixture Death/Grind. Pas incroyablement homogène, l’ensemble laisse plutôt aux musiciens la possibilité de répondre aux moindres de leurs envies, sans limite stylistique trop forte. C’est ainsi que le rythme se fera parfois d’une lourdeur incroyable et terriblement efficace (« The Scum Of Us All », sonnant tout comme « Impostors » de manière très Doom/Death), que les riffs raisonneront de temps à autre d’une manière plus Black, tout comme les vocaux, avant de revenir à l’essentiel («Clothing For The Dead ») du blast, un chant guttural évidemment très Death, des riffs gras hérités du Death du début des années 90 mélangés à une prod’ claire d’obédience plus actuelle. Vous l’aurez compris, Laethora n’a peur de rien et compte bien se faire plaisir, sans se soucier de la droiture de sa conduite dans la scène Brutal Death. On distingue même des claviers atmosphériques sur « Parasite » qui n’auraient pas dépareillé chez Dark Tranquillity ou Scar Symmetry ! Sans oublier une incursion de chant clair sur l’étonnant « Black Void Remembrance ».

C’est donc un album varié, spontané, frais et entraînant que Laethora nous propose ici. Il plaira sans aucun doute aux amateurs de Metal Extrême qui ne sont pas dérangés par une conduite trop hétérogène, à ceux qui aiment la variété et la brutalité, à ceux qui ne sont pas dérangés par une production claire et précise, bref, aux metalleux de tout poil qui veulent du nouveau, mais du nouveau qui ne se prend pas la tête ! Une bonne surprise qui ne devrait pas tarder à faire parler d’elle !