CHRONIQUES ALBUMS

« solens rotter » en suédois ou "l’origine du soleil" en français est le petit dernier de la longue lignée de la famille Vintersorg. Si les grands frères ont tous plus ou moins à différents degrés un léger lien de parenté entre eux, ce nouvel arrivant lui, marque un peu le pas en affirmant sa différence ! Et en marquant avec force et conviction son identité propre, ainsi que son pays d’origine puisque tous les titres sont en suédois et bien entendu subtilement incompréhensibles pour l’amateur non bilingue, cependant et c’est fort bien connu le français n’est point un grand amateur de langues étrangères et pour le coup mieux vaudra s’en tenir à la musique …

Vintersorg nous revient donc avec sous le bras une multitude d’idées pas toujours très fraîches mais malgré tout intéressantes. En effet « Solens rotter » se veut être un album de tradition, où le « terroir » local est bien présent, entendez par-là que ce disque présente un savant métissage de mélodie acoustique inspirée par de vieux airs suédois, avec des éléments plus bruts et heavy. Pour cela notre ami a mit les moyens puisque comme dans tout album à connotation folk, nombre d’instruments sont utilisés, l’oreille avertie reconnaîtra facilement au détour d’un titre la présence d’une flûte, d’une harpe ou tout simplement d’un violon toujours prompt à distiller des ambiances épiques et conviviales. Même si pour le cas qui nous intéresse et dans uns certaine majorité, les ambiances restent relativement sombres et empreintes d’un certain mysticisme inquiétant.
Point de balade en foret ou de beuverie avec nos frères Trolls et autres farfadets, comme à son habitude Vintersorg nous propose plutôt de se poser des questions sur la quintessence de l’univers et sur la destinée de l’espèce humaine… tout un programme philosophique qui de part sa nature parfois douce ou brutale dépeint une multitudes de tableaux, de couleurs propres à la rêverie et à l’introspection au plus profond de soi …

Tout pourrait donc sembler facile et idyllique mais il ne faut pas se méprendre ce disque même si il n’est pas mauvais, reste plutôt complexe d’accès et une ouverture d’esprit rompu à toute épreuve sera indispensable pour arriver à s’imprégner du monde qui vous est offert. Certains titres étant pour le moins construits d’étrange manière avec une batterie souvent placée à contre temps et surtout une utilisation des « toms » pas toujours judicieuse qui confère au final une sensation de malaise, et un petit coté brouillon très désagréable ! La production elle aussi n’est pas vraiment très adéquate, beaucoup trop faible. Plus de puissance dans les basses aurait là aussi fait beaucoup de bien à l’ensemble !!!

« Solens rotter » ne sera pas l’opus de l’année, trop complexe et finalement sans réel intérêt musicalement il n’est à conseiller qu’au fan inconditionnel de la première heure, pour les autres une économie de plus à réaliser …. Passable.