CHRONIQUES ALBUMS

Encore un. Oui. Au-delà ses refrains mélodiques convenus on ne peut plus faciles, au-delà ses breaks avec sonorités indus discrètes, ses breaks neo et ses cris hardcore, "The Spore" n'est pas désagréable. On en est maintenant à un point où on s'est expliqué le phénomène maintes et maintes fois. Opiate For The Masses, c'est sympa. Voilà ce que l'on dit, sans plus de conviction que nécessaire.

Au détour d'une note, d'un solo ou d'un pont plus éclairé, ce nouvel album d'un groupe qui fait son bonhomme de chemin sur la scène Hardcore/Metal depuis bientôt huit ans élève quelque peu la bassesse de ses prétentions. Pourtant, Opiate For The Masses doit bien savoir qu'il ne changera pas le monde : riffs énergiques et bien trouvés toujours empreints d'un registre hardcore teinté de Neo-Metal à la Static-X, lignes de chants hargneuses qui jonglent entre refrains mélodiques propre à ce que l'on entend par le terme emo aujourd'hui et chœurs plus testostéronés habituels dans le HxC classique. On n'est pas dans l'intègre malgré tout, loin de là. L'album se veut résolument moderne dans son approche éclectique de la musique Rock/Metal. La production, privilégiant le dynamisme, reste très soft et acidule la saturation des guitares. Les effets electro pas franchement transcendants ajoutent un côté indus qui racole bien comme il faut avec le look goth électrisé des membres du groupe ("Intermission").

Parfois jouissif ("Heaven"), jamais poignant, jamais réellement paroxystique structurellement parlant, légèrement entêtant par-ci par-là (le refrain du single "Drown"), Opiate For The Masses a les défauts des qualités qu'il tente de se donner. Il semble cibler avant tout l'efficacité d'un Hardcore de plus en plus trendy et lorgnant vers l'emo, mais lasse bien vite, et pire encore, ne parvient jamais a vraiment faire l'unanimité avec ses refrains en demi-teinte encore trop amateuristes et maladroits pour prétendre complètement à l'adhésion de l'auditeur lambda.
On accorde au groupe le bon point de ne pas se faire catégoriquement recaler grâce à des atours pas si déplaisants et des instants plus enlevés ou bien agencés ("Clean"), des influences bien digérées de System Of A Down et Static-X qui s'adaptent bien à leur personnalité, mais "The Spore", en aucun cas, n'est l'album de votre vie, qui que vous soyez. Maintenant, c'est à vous de juger.