Fans de black métal, aventurez vous par ici. Première signature du label Poitou Charentais nouvellement crée « Pictonian record », « Sael » débarque avec un Black métal à la fois moderne et rétro, brutal et mélodique sans concession. Les Rochelois, nous livrent ici, leur premier mini cd qui ne contient que 4 titres pour une durée de 30 minutes, qui privilégient la qualité à la quantité et nous tiennent en haleine du début jusqu’à la fin. Attention c’est du bon.
Originellement crée en Allemagne par Raphael (guitares) avec des membres d’« Odem Arcarum » et après un split avec « Azaghal », « Sael » est aujourd’hui 100% français, Raphael étant dans les terres Rocheloises. Le style a changé, fini le True Black des débuts. Les membres ont changés également, on retrouve notamment Thomas et Vincent respectivement bassiste et batteur d’« Asmodée » dont on connait les qualités, qui propulsent littéralement les compositions de « Sael ». Vincent est survolté, ses parties sont ultra efficace. La batterie va à 800 à l’heure et nous gratifie de breaks violents très musicaux. Mathieu le chanteur guitariste d’« Asmodée » est aussi de la partie et s’occupe des effets sonores. Raphaël a laissé la place à Serge, le chanteur de « Acarus Sarcopt’s » et on peux dire qu’il a bien fait. La voix de serge est vraiment intéressante, elle a le mérite de ne pas être monotone, même quand elle est présente assez longtemps. Ses cris torturés à la « Shining », sont excellents. Les riffs de guitares sont tous assez inspirés même s’ils ne sont pas forcement tout le temps particulièrement recherchés. Classiques, mais toujours bons. Raphaël recherche la musicalité et il a bien raison, surtout qu’il le fait plutôt bien.
La musique de Sael est brutale, ça joue vite, mais le groupe sait aussi poser les ambiances, le premier morceau en est un bon exemple avec une intro très typée suédoise à la Dissection. L’influence de Dissection se révèlera ultra présente au fil de l’écoute, mais les parties rappellent également beaucoup des groupes du milieu des années 90 comme Sacramentum période « Far away from the sun », Dodheimsgard et le style norvégien de cette période avec notamment un coté old Satyicon ou old Emperor assez prononcé. Une touche black Death s’affiche clairement elle aussi, avec de grosses rythmiques et des passages bien lourds, mais plus le mini CD se déroule et plus la ressemblance avec le style du mythique «Far away from the sun » s’impose dans nos esprits, ce qui n’est pas pour me déplaire, bien au contraire.
Les morceaux passent et ne se ressemblent pas, mais ce qui en ressort, encore une fois c’est la qualité des ambiances. Le troisième morceau bénéficie d’un lead vraiment énorme qui part magnifiquement vers une envolé mélodique sublime. Le groupe déploie ses riffs d’une façon déconcertantes. 4 morceaux c’est trop court, on en veut plus. Surtout qu’Ocean est typiquement l’album que l’on apprécie de plus en plus à chaque écoute
La production tout en étant moderne et puissante a un coté assez rétro elle aussi. Un mélange de production milieu 90 et de production actuelle. Rien à redire, c’est propre et ça met une claque, tous les instruments sont à leur place dans le mix et leur son est bon et bien choisi, bien que la batterie ait un coté assez synthétique.
Sael a de quoi s’inscrire dans les meilleures formations françaises. Nostalgique du black des années 90, fans de black métal moderne et les autres, jetez vous sur "Ocean". Vos oreilles ne peuvent ignorer l’écoute de ce mini CD, qui nous fait oublier que l’on a affaire à un groupe français. On attend avec impatience l’album, qui a de quoi faire très mal au vu de la qualité d’Ocean.
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