WATAIN Sworn To The Dark [ 2007 ] |
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Durée : 57.29 Style : Black Metal |
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Chronique : 26 février 2007 , réalisée par ORPHANAGE | ||||
Il est vrai qu’un peu trop de groupe de Black Metal aujourd’hui sont qualifiés de « cultes ». Inutile de juger la légitimité de cette labellisation récurrente, intéressons-nous plutôt au cas Watain. Car ce qu’il y a de sûr, c’est que cette sombre entité mérite complètement le statut de culte dont elle jouit aujourd’hui. Pourquoi ? Tout simplement parce que le combo est l’un (si ce n’est Le) des instigateurs de la vague Orthodox Black Metal qui fait fureur en ce moment. Cette scène voit une radicalisation de la musique ainsi qu’une idéologie satanique particulièrement vindicative, la ligne de conduite est donc très codifiée et très fermée, cela dit les groupes sont souvent excellents. On retiendra surtout ceux qui ont enregistré aux fameux studios Necromorbus, dont fait partie Watain, mais aussi les anthologiques Funeral Mist, Ondskapt, et les très prometteurs Merrimack et qui, ce « Sworn To The Dark » en témoigne, bénéficient d’une production monumentale. Le nouvel album de Watain est bon. C’est une évidence. D’ailleurs, tout le monde se doutait qu’il allait être bon. « Rabid’s Death Curse » et « Casus Luciferi » étaient les témoins d’un Black froid et énergique particulièrement bien composé, gage d’une authenticité et d’une pureté Black à toute épreuve. Et là où ces deux prédécesseurs allaient dans la surenchère de violence et de blasts furieux, le nouveau venu se veut plus mélodique, plus posé, plus intelligent. On peut déjà prévoir que les puristes vont crier au scandale, et pourtant, la recette fonctionne, et cette volonté de renouvellement montre que les groupes de Black Metal savent réfléchir sur leur musique et remettre en cause leur identité. Watain reste Watain, cela dit. Mais il est bien plus mélodique, se permet de nombreuses incursions mid-tempo du meilleur goût (« Sworn To The Dark » et son refrain entêtant) et des travaux guitaristiques réellement beaux (« The Serpents Chalice »). En acceptant de 'musicaliser' son œuvre, de l’aérer et la clairsemer d’éléments plus variés et agréables, Watain met paradoxalement en avant son côté le plus sombre et malsain. Les variations rythmiques pernicieuses et les alternances de riffs explosifs avec des solos alambiqués et dissonants assurent une efficacité à plus long terme ainsi qu’une tout nouvelle profondeur. Et en matière de Black Metal c’est du luxe ! Watain se fait peut-être plus accessible sur l’ensemble, mais n’en reste pas moins redoutable, baignant dans l’obscurité la plus inextricable. Son Orthodox classieux et propre, impérial et parfois légèrement Rock’n’roll (« Legions Of The Black Light ») se tient droit et fier au milieu d’une scène qui le respecte et qui voit en lui un nouveau flambeau. Et cette place est méritée : il pourrait sembler que Watain quitte les sentiers de l’underground, mais il ne faut rien exagérer, le tout reste dangereusement blasphématoire et agressif, on appréciera simplement la distinction que prend le groupe, cette nouvelle façon de considérer le Black Metal, appréhension bien plus artistique, et c’est finalement ce qui fait la différence. Point n’est question cependant de décrier la fantastique intégrité de ce qu’on appelle le « true black ». Il s’agit simplement de mettre en avant ceux qui prennent des risques autant vis-à-vis de la scène underground que de la scène Metal en général. De plus, n’abusons pas, Watain ne pourra jamais passer à la moindre radio mainstream, et s’il se fait renier par l’UG, il lui reste quoi ? Il faut donc encourager cette direction proche d’un Dissection sans les relents Death, cette identité pure et noble, ces belles mélodies, cette tristesse et cette rage. Et les metalleux qui apprécient la qualité sauront se rendre compte de tout cela. Un bon album, assurément. |
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