Après « This is dinocore », le trio londonien Down I go revient avec son deuxième album, « This is disastercore ». Le groupe prépare d’ailleurs en ce moment le 3ème et 4ème volets de sa quadrilogie (ce mot n’existe pas, dommage) « core ».
« This is disastercore » est un concept-album qui raconte en une demi-heure, treize catastrophes, naturelles ou non, survenu sur terre. De Tchernobyl à la grippe Espagnole, les Down I Go nous délivrent un vrai cours d’histoire en accéléré. Accompagné d’un artwork délirant – la pochette représente un homme dans des positions saugrenues, carrément déformé par moment-, le package de « This is disastercore » est hilarant.
Il n’en fallait pas moins pour accompagner les titres du nouveau disque. Car « This is disastercore » est une belle réussite. En seulement une demi-heure, le groupe nous présente ses nouvelles compositions à travers un opus complet et personnel à l’inspiration madcore. Treize titres dans lesquelles se mélangent riffs dissonants –le groupe s’amuse souvent à passer un riff du grave à l’aigu et inversement- et contretemps. Ces caractéristiques font du des londoniens une sorte de Norma Jean soft en instrumentale même si cela reste inappropriée et réducteur de les assimiler à un seul groupe. Cet album est également très marqué par de grands « trips » musicaux, qui atteignent leurs apogées lors de la plage cachée.
Le chant vient parfaitement s’adapter à l’instrumentale, participant en grande partie à ses délires sonores. Celui-ci est soit crié de façon très normale pour un groupe de métal, soit piaillé à la façon des Singe Blanc, formation étiqueté rock régressif (magnifique définition). Mais Pete (chant) va encore plus loin en appuyant la guitare dans le très aigus, utilisant son bouche comme un cochon le ferait avec son groin. Le groupe a même eu le culot de coller des chœurs à sa musique comme le prouve le magnifique début de « Lament of the mournful sailors ».
En revanche, l’ordre des chansons n’a peut-être pas été bien choisi. La galette apparaît en effet assez inégale. Les cinq ou six premiers titres sont bien mais peut-être un peu trop proche les uns des autres pour pouvoir les enchaîner. On y retrouve les mêmes procédés techniques comme les montés hardcore lentes et lourdes, ou les couplets, formés par un riff continue et en contretemps sur un mid-tempo. Mais passé ce cap, on retrouve des compositions très riches et fluide, le groupe n’a pas à se forcer pour faire passer la pilule. Bilan : un bon deuxième album.
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