CHRONIQUES ALBUMS

Est-il encore raisonnable de présenter RED HARVEST qui nous sortent dans quelques jours leur tout nouvel album « A greater darkness « ? Ce groupe venu tout droit du nord et qui est né en 1989 (déj� !), n’en fini plus de nous surprendre. Après 7 albums, voici leur dernier méfait qui va en dérouter plus d’un. Hors norme, RED HARVEST l’est. Mais avec cet opus, le groupe a franchi un cap supplémentaire et ceux qui prétendent que le metal « est mort car plus d’originalité et plus rien � découvrir « vont vite ravaler leur langue…

Certes leurs précédents albums avaient déj� ce sens artistique poussé, allant dans des contrées � la fois obscures, modernes, voire futuristes. A mon avis, le renouveau du metal passera par eux, et si il y a bien un groupe qui a su évoluer en son temps sans jamais trahir ses racines et en proposant toujours quelques chose d’innovant, c’est RED HARVEST. Dès que l’on pousse le cd dans la platine, et que l’on écoute ce monument, on est intrigué, voire franchement dérouté. Il m’a fallu une bonne dizaine d’écoutes intensives pour pouvoir enfin ‘ rentrer dans leur univers ‘. Comment qualifier leur musique…celui qui leur colle une étiquette sera bien fort car tout est ici intemporel et artistique. Leurs compos sont surement moins agressives et accrocheuses qu’auparavant. Ici on est plongé dans un gouffre abyssal, un mur sonore qui s’apparente tout de même plus au doom et � une noirceur très froide. Les riffs de guitares sont sans cesse redondants, répétitifs, et cela provoque un vrai malaise. La basse est extrêmement bien mixée et nous plonge dans cette noirceur incroyable, surement l’élément clé de cet opus. Pour ce qui est du chant, il faut bien dire qu’il est un peu en retrait. Parfois en chant clair, parfois en chant hurlé/saturé, mais il ne fait qu’apporter une touche musicale de plus � cet ensemble, � vrai dire on pourrait qualifier cet album � la fois d’expérimental et instrumental.

Pour tout vous dire, il n’y a que sur 2 albums que j’ai pu retrouver cette atmosphère oppressante et d’une froideur incroyable : le dernier opus de SUNNO))) & Boris « Altar « et le magique « The Work Which Transforms God « de Blut Aus Nord qui était aussi glacial que dérangeant. « A greater darkness « est � ranger dans ces catégories l� . Du ‘post dark metal’, voil� l’étiquette qui s’en rapproche le plus. Admirez le « Distorded eyes « et son tempo lourd, lent, massif… Attention, tout sur cet album n’est pas lent, comme le prouve « Icons of fear … » et un titre plus « power dark » (!) . Ce qui renforce le coté froid et doom, se sont également ces ambiances et ces titres plus industriels / ambient - marque de fabrique du groupe - qui plombent l’album et qui finissent de nous achever.

RED HARVEST signe l� un album majestueux dans tout ce que la noirceur peut nous offrir , un voyage post apocalyptique dont on n’en ressort pas indemne, peu accessible mais dont il est difficile de ressortir une fois � l’intérieur … Un pur joyau !!!