Tishamingo est un groupe qui mêle rock sudiste et blues. Formé à Athens (Georgie, Etats-Unis), il enregistre son premier album en 2002. Trois ans plus tard, le combo signe chez Magnatude records et sort « Wear’n’tear ».
Les premières secondes de l’album laissent échapper une guitare enflammée qui semble en dire long sur le reste. On s’imagine déjà des solos interminables et virtuoses, des refrains repris en chœur par tout le groupe, bref, un disque génial. Mais ce n’est pas exactement comme ça que se poursuit le cd. Une fois les 20 premières seconde de « Get on back » écoulés, la guitare se calme pour laisser s’exprimer la basse et dans une moindre mesure le piano. Voilà comment se passera tout l’album.
Sur les 11 titres de « The point », on a l’impression d’une constante relégation des tâches, ou chaque instrumentiste à son passage à effectuer. Les mélodies sont formées par des riffs qui n’en sont pas vraiment, juste quelques notes balancées par-ci, par-la. La guitare rythmique est effacée derrière ses mélodies binaires, et la batterie en fait un peu près autant. Parfois, on peut entendre un peu de piano. Le chant est bien réalisé et émotif, mais ses qualités sont vite atténuées par les paroles simplistes et banales de Jess Franklin et Cameron Williams. De tout point de vu, « The point » a l’air très vide.
Pourtant tout est là pour faire de ce disque une réussite. Les titres sont bien interprétés et la production est très soignée. La compétence des musiciens n’est pas à remettre en cause, les arrangements sont parfaits. Il y en plus des solos bien réalisés, un chanteur qui sait chanter. Bref, des qualités essentielles, que le groupe n’exploite pas. A la place, Tishamingo nous délivre un album plat, qui est parfois proche de la soupe « pop » que l’on nous sert par camion. « The point » est certes agréable à écouter, mais sans grand intérêt. On sent que l’inspiration n’y est pas, impression qui se confirme en fin de cd, où les chansons semblent se répéter.
Surtout que Tishamingo ratisse large avec cet album. On passe du rock’n’roll, aux blues, de la ballade folk au rock sudiste, très présent sur le disque. Les possibilités sont donc multipliées mais cela ne décolle pas à part peut-être sur le titre Travel on où le bottleneck du guitariste vient nous titiller gentiment les oreilles.
|