CHRONIQUES ALBUMS

Après la vague de reformation de toutes les légendes déchues du thrash old school, voici venir la vague des rééditions en tout genre. Mais si certains labels et certains groupes (Death Angel pour ne pas les nommer) se contentent du strict minimum en la matière, d'autres n'hésitent pas à saisir cette occasion au vol pour retravailler réellement leur back-catalogue (à tout le moins au niveau du son) et offrir ainsi aux fans des versions actualisées de leurs classiques.
C'est cette voie qu'ont choisi des groupes comme Destruction ou Flotsam And Jetsam qui ont ressorti il y a peu leur cultissime Doomsday For The Deceiver dans une magnifique édition bourrée jusqu'à la gueule.

Ce "Thrash Anthems" n'est donc pas à prendre comme un nouvel album de Destruction mais plutôt comme une façon de dépoussiérer tous les hymnes du groupe afin de les présenter à la jeune génération de la meilleure façon qui soit. On notera au passage l'excellent travail effectué au niveau de l'artwork où l'on voit diverses pochettes plus ou moins cultes du groupe (chez Destruction, ça va facilement de l'excellent au très mauvais) insérées dans des cartes de jeu (l'as de pique en l'occurrence).
C'est donc pas moins de 15 morceaux que nous propose ici Destruction. On retrouve la plupart des classiques du groupe, que ce soit "Mad Butcher, Reject Emotions, Bestial Invasion, Invincible Force, Curse of the Gods", j'en passe et des meilleurs. Sur la version commerciale digipack figure également le cultissime "Eternal Ban", véritable hymne métallique de nos amis teutons, et au titre de curiosité on retiendra également la présence du titre "Cracked Brain", issu de l'album du même nom, alors même que Schmier, figure emblématique de Destruction, ne chantait pas sur cet album. Le groupe nous offre également deux nouvelles compos, "Deposition (Your Heads Will Roll)" et "Profanity", qui s'inscrivent tout à fait dans la logique du dernier album studio, le très sympathique "Inventor Of Evil" (Deposition étant même assez étonnant pour du Destruction, un peu comme l'était le morceau "The Calm Before The Storm").

Les vieux fans de Destruction râleront forcément en criant au sacrilège (le thrash de Destruction étant assez crad et raw, y apporter une production moderne et donc plus lisse peut paraître a priori paradoxal), mais, personnellement, j'aimerais au contraire (une fois n'est pas coutume) que cette mode ne disparaisse pas aussi vite qu'elle est arrivée. Personne n'oblige qui que ce soit à revendre ses vieux skeuds.