CHRONIQUES ALBUMS

Nom de Zeus que le temps passe vite ! Voici venir la dernière livraison des Grecs de Rotting Christ en ce mois de janvier 2007, rendez vous compte déjà 9 albums ! Une carrière plus que bien remplie, il est déjà loin le temps où le tout premier opus voyait le jour. C’était en 1991 et à l’époque déjà, on pouvait noter une propension certaine à développer des ambiances noires et empreintes d’une idéologie païenne tout à fait assumée. Depuis l’évolution a été d’une constance rare, surfant sur les différentes influences à la fois gothique, black, atmosphérique, jamais le groupe ne s’est contenté de nous resservir la même « soupe », et c’est finalement en toute logique que le dernier bébé en date « Theogonia » suit la route dictée par ses géniteurs, avec peut etre un degré de plus sur l’échelle de la création démoniaque.

En effet, après la sortie de « Sanctus Diavolos » ont pouvait noter quelques petits signes d’essoufflement voir de lassitude, car à force de distiller la bonne parole un peu partout en Europe, la machine créative semblait s’etre perdue dans les méandres des paradis mélodiques artificiels, bref rien de très rassurant pour l’avenir …. Après l’écoute en boucle il faut l’avouer de « Theogonia » toutes les craintes les plus légitimes se sont envolées ! Pas l’ombre d’une faiblesse à l’horizon, la puissance tellurique et profonde des différentes compositions risque de marquer au fer rouge le front de pas mal d’adeptes , en particulier ceux de la première heure qui retrouveront dans cette entité la folie dévastatrice des premières offrandes avec et c’est là tout le génie des dark metalleux, une personnalité bien ancrée dans ses racines, revendiquant pour l’occasion son appartenance aux traditions proches des bords de la Méditerranée en incluant dans sa musique des ambiances du Moyent Orient absolument sublimes.

Le point d’orgue étant atteint avec le titre « Nemecic » véritable ode aux forces sombres de la nature, une expérience qui les rapproche indubitablement de leur « frères » portugais de Moonspell, pour ce feeling étrange qu’il est difficile de toucher tant celui ci reste personnel et adaptable au passé, à l’histoire de chacun.
Bien entendu l’aspect technique n’est pas non plus à remettre en question, chacun connaît son « boulot » et l’exécute à la perfection. Il faut peut etre juste apporter un petit bémol quant aux qualités vocales de Sakis « chant » qui si elles ne sont pas mauvaises, manquent par instant de profondeur et de nuance. Certes la nuisance est limitée mais malgré tout identifiable et pourrait sur le long terme rebuter quelques grincheux dont je ne fais pas partie….

Rotting Christ vient donc d’enfanter ce qui pourrait bien être une ou la référence à suivre en matière de grisaille sonore, maîtrise instrumentale, sincérité, propos intelligent, et surtout d’une fraîcheur rare, il n’y a plus rien à ajouter la messe est dite …. Amen.