En 2000, sortent de sous terre les Disfigure. Quelques shows plus tard, les cinq néerlandais signent un deal avec le label Dismemberment et le groupe enregistre son premier album "Embalmed madness", sous le nom de Prostitute Disfigurement. En 2003, les bacs accueillent leurs nouvelles galettes "Deeds of arrangement" et deux ans plus tard "Left in grisly fashion".
Quand on s’appelle Prostitute Disfigurement, on ne peut faire que de la bonne musique. Pourtant "Left in grisly fashion", dernière galette en date du groupe laisse plus que perplexe. Perplexe car les treize plages de l’album se ressemblent toutes, les « Défiguration de prostitué » se contentent d’assembler riffs thrash et des riffs plus aigus et dégoulinants les uns à la suite des autres, sans transition ni variante. Cette méthode fait que "Left in grisly fashion" ressemble plus à un montage qu’à un véritable album. Le groupe a en plus ajouté dans ses chansons des mélodies lentes et molles, qui sonnent très mal une fois posées sur le blast de Michel.
On retrouve également des solos en quantité, pour la plupart hors contexte. Ils ne collent pas avec la bouillie (ce n’est pas une insulte!) du groupe et de manière générale avec le grind.
Enfin, le groupe a eu la mauvaise idée d’enregistrer des morceaux longs, particulièrement peu propice aux styles. En conséquence, à la place d’exploser les tympans des auditeurs, les chansons se répètent trop et perdent en puissance.
Cependant Prostitute Disfigurement maîtrise bien les bases du grind avec des grunts simples mais efficaces, des noms de titres sanglants ("Body to ravage", "Shotgun horror") et un batteur sous anabolisant. Il pourra donc plaire à la tranche des accrocs aux musiques extrêmes, ceux qui ne demandent pas plus que du bruit avec du chant qui fait le son d’un évier qui se vide.
Prostitute Disfigurement ferait mieux de revoir sérieusement sa musique au lieu de rester le nez dans les classiques du métal extrême, un peu de risque ne fait de mal à personne.
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