CHRONIQUES ALBUMS

Minimaliste, spirituel, mélancolique seraient les trois adjectifs à retenir si l’on devait qualifier cet opus en quelques mots. Duncan Patterson (ex Anathema-Antimatter) revient nous rendre visite sous la forme d’un loup solitaire, seulement accompagné de quelques amis venus d’horizons musicaux tous différents mais tous partagent le même amour pour les instrumentations dénuées de tout artifice. Point d’électricité, point d’ampli démesuré, dans cet univers, on s’éclaire à la bougie et on se réchauffe l’ame en chantant des mélodies ancestrales simples !

Certes, la mélancolie des mots et des pensées règne en maître. Cependant au fil de l’eau une certaine langueur apaisante s’installe, impossible de résister alors à la magique étreinte provoquée par la voix cristalline et douce d’Emily Saaen une chanteuse d’origine russe et qui à chaque intervention transcende en quelques phrasées bien sentis, le mysticisme qui inonde de sa lumière profonde ce ion (pur en gaélique) si étrange et évocateur de toute chose. « good bye johnny dear » « believe » « fé esperanza amor » sont des invitations au voyage aux confins de l’ame et du rêve, une exploration intérieure unique à partager ou à garder pour soi selon le caractère de chacun. Une chose est sure les plus sensibles et prompts à l’ouverture y trouveront largement leur compte ! Il est à souhaiter que ce disque ne soit pas victime des différentes censures de style et autres castrations sectaires, il serait en effet dommage de juger « madre protegenos » à la va vite ….

Celtique jusqu’au bout des ongles cet album d’une honnêteté rare mérite largement le détour, pour peu que l’on soit prêt à se poser un peu, à prendre la vie comme elle vient sans se soucier du lendemain, prendre le temps de regarder le monde autour de soi car comme le dit le vieil adage « on cesse d’etre un enfant lorsque l’on comprend que l’on est mortel » … ne passez pas à coté. Peace…