Changer est un combo Islandais issu d'un projet solo de l'ex-batteur de Shiva. Mais les larons n'en sont pas à leur premier coup d'essai, comme le montre leur disco : 3 démos, 2 albums, 2 EP (dont « Breed The Lies »). Et leur dernier forfait semble être le plus prometteur.
En effet, CHANGER est un hybride entre la lourdeur et la grosse prod actuelle typée très "Core", et des passages et une voix ultra-lourds très Death.
L'intro de "Breed The Lies" est de suite percutante et accrocheuse. Lourde à souhait, elle enchaîne sur une montée décapante pour partir vers une série de riffs taillés pour le headbang. Entre mid-tempos ravageurs et rythmiques assenées avec rigueur, Changer embraye aussitôt sur "Recaptured Sanity", compo furieuse dès le commencement qui sent le Blood Red Throne a plein nez, même au niveau du son (mixé et masterisé par Tue Madsen). Cependant, le batteur par exemple ne déborde jamais dans le blast, même s'il martèle le break simple et efficace à la perfection. En effet, point d'excès sur ce skeud, tout est réfléchi et pensé dans une seule optique : l'efficacité. Et ça marche. On déplorera peut-être le passage en clair un peu atypique et qui finalement me fait beaucoup penser à ce qui se fait actuellement dans les groupes qui dévient vers le "barjo", du style Testswitch Isolator, par exemple... Cette compo cependant est bien plus diversifiée que la première, et ça se ressent, elle lasse moins.
"Path Of Anguish" continue dans la lourdeur avec son intro pesante et sa ride alléchante. Montée cisaillée pour la scène, mosh parts bien costauds...Nul doute, ce groupe est un groupe live. Mais le CD rend quand même plutôt bien la puissance du combo, quoique le son soit parfois trop lisse a mon goût (c'est relatif et d'autres diront le contraire, donc écoutez et faites-vous une idée). Enfin, "Odium" est carrément plus Death, tirant même vers le malsain sur certaines parties. On commence déjà à avoir une ambiance mauvaise, et c'est ce qui manque aux trois autres morceaux : la pesanteur d'une atmosphère meurtrière. C'est d'ailleurs ce qui fait que le groupe n'est pas vraiment Death non plus, cependant...on peut s'étonner de la différence entre "Odium" et les autres compos. A suivre cependant, car la suite n'en est que plus "mystérieuse".
En tout cas, que ce soit au niveau de la guitare qui fait bien son boulot, de la batterie qui martèle sans jamais trop en faire, de la basse tapissant le fond sonore ou de la voix gutturale, tout est bien en place. On a même une petite esquisse de lead sur le dernier morceau...Ca aussi, ça manque !
Cependant ça promet, et que dire sinon : "A quand la suite ?"
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