CHRONIQUES ALBUMS

SUNNO))) est un OVNI musical, une expérience dans les ténèbres et la noirceur dont personne ne revient indemne. Ces américains nous délivre un sixième album (sans compter démos et autres lives) et pour cette occasion, s'associent avec Boris ( non, pas de trompette ici ) un trio japonais atypique qui pratiquent du pseudo punk sonore assez bruyant - ou ambiant noise selon leurs albums. Cette collaboration m'a littéralement bleufé. Je ne connaissais pas très bien SUNNO))) et tout mon entourage me prévenait " attention SUNNO))) est très difficile d'accès " ! C'est en effet le cas. Leur musique - ou du moins cet album - est carrément " hors norme " et très ardu à décrire. Disons pour faire simple que sur cet album, que dis-je, ce monument sonore, est un savant mélange de doom, d'ambiances malsaines et étranges, ou de sonorités expérimentales et progressives. Beaucoup plus facile d'accès néanmoins que toutes leurs précédentes réalisations...

" Altar " il faut vous le dire maintenant est ma révélation de l'année. Certes il faut déjà aimer le doom et les atmosphère sombres et pesantes. Il faut aussi aimer les sonorités distordues, les expérimentations sonores parfois saturées, mais là ou certains peuvent faire de ces caractéristiques une musique brouillonne et ratée, d'autres tel SUNNO))) arrivent à imbriquer merveilleusement bien tous ces sons venus d'outre tombe. Peu facile d'accès oui, mais lorsque l'on se rapproche de plus près, on tombe facilement dans les méandres et les limbes de ce gouffre ténébreux.
Le dernier album en date qui m'avait provoqué autant de frissons face à des expérimentations sonores sombres et torturées, était le Blut aus nord " The work which transforms God ". Ici pas de black metal mais un doom ou la basse est l'élément moteur. Aucun chant non plus sur cet album, hors mis sur le titre " The sinking belle " avec un titre plus ambiant/trip hop et un chant féminin de toute beauté.
Le reste est entièrement instrumental et les titres plutôt longs.
Attention : la longueur ne signifie pas ennui ici, car tout est savamment dosé pour vous tenir en haleine avec des sons venus d'outre tombe. Leur " Blood swamp " dure pas moins de 14.45 minutes, autant vous dire que le voyage vers le néant est long et tortueux.

En un mot, cet album est purement majestueux. Un voyage conceptuel qui vous conduire vers la claustrophobie et la noirceur la plus extrême, pour ma part un album qui restera parmi les meilleurs cds de ma collection, et que tout amateur de doom / atmosphérique se doit de posséder. Un véritable monument sonore ...