CHRONIQUES ALBUMS

Après avoir été révélé au grand jour par des groupes comme Helloween, Blind Guardian ou Grave Digger, le Speed Metal est maintenant un dérivé emblématique du Metal et peut se vanter d’être un genre particulièrement vendeur. Après deux autres albums (« Reign Of Elements », « Legacy Of Hate ») ayant connu un succès considérable un peu partout, les Finlandais de Celesty sortent maintenant leur troisième opus. Conclusion que l’on peut faire dès le début du premier titre : les changements ne sont pas à l’ordre du jour et le groupe poursuit sur sa lancée.

Tout à fait conventionnel textuellement parlant pour un groupe de Speed Metal puisque son univers est totalement inspiré par le folklore Heroic-Fantasy, le combo nous délivre une musique encore une fois particulièrement mélodique, très soignée dans l’emploi des claviers (frappant sur le refrain de « Lord Of Mortals », excellent premier titre) et insistant particulièrement sur les vocaux très accrocheurs. Les atmosphères distillées sont tout à fait habituelles et nul doute que les amateurs d’ambiances épiques et héroïques trouveront leur bonheur avec cet album. Cela dit, s’ils ont déjà exploré le genre à fond et qu’ils attendent une expression plus novatrice de la Fantasy, ils feraient mieux de se tourner vers autre chose. Ce n’est pas l’originalité qui étouffe les compositions de Celesty, et même si certains moments sont jouissifs, mêlant de la meilleure façon symphonie subtile évitant l’aspect « kitsch », metal speedé et travail vocal haut placé et entêtant, il arrive un moment où l’on a le désagréable sentiment d’avoir déjà entendu maintes et maintes fois ces envolées speed et ces power ballades mielleuses (« Among The Dreams »). Malgré quelques riffs plus thrashisants et dynamiques, ou encore des moments étonnamment et agréablement sobres (respectivement « Last Sacrifice » et « Demon Inside »), on reste malgré tout très proche de Sonata Arctica, avec la même alternances de titres fédérateurs (le timbre de voix est relativement proche de celui de Toni Kakko, mais plus éraillé) et de chansons posées facilement mémorisables avec orchestrations de piano (l’intro de « Empty Room » fait penser à celle du célèbre « Shamandalie » de Sonata Arctica). Ce n’est pas un mal puisque le tout est réellement bien fait, techniquement rigoureux et maîtrisé, et émotionnellement parfaitement mené. Que demande le peuple, assoiffé d’un Dragon Metal toujours délicieux ?

Alors fans de Speed, réjouissez-vous, il est fort probable que vous trouviez avec ce nouvel album de Celesty une valeur sûre, bien que loin d’être transcendant. Le groupe a épaissi ses guitares et baissé légèrement le tempo, insisté comme il faut sur les parties symphoniques sans les rendre envahissantes, aménagé quelques breaks orchestraux très intéressants, bref, il y a de bonnes choses, et ce malgré l’absence de prise de risques. Mais ce qui est certain, c’est Celesty sait dans quelle cour il joue, sait où il va, et est arrivé maturation en matière de Speed Metal. Quelques audaces par la suite seraient importantes pour ne pas mettre en danger la pérennité du groupe.