NORMA JEAN Redeemer [ 2006 ] |
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Durée : 41.50 Style : Hardcore |
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ORIGINALITE |
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EMOTION |
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Chronique : 18 novembre 2006 , réalisée par ORPHANAGE | ||||
Norma Jean…aucun rapport avec Marilyn Monroe puisque nous avons ici affaire à un groupe de Hardcore américain, chrétien de surcroît, flirtant plus ou moins de près avec le monde très connoté de l’emo et du screamo. Le Hardcore est une tendance peu médiatisée mais malgré tout très active, de très nombreux groupes officient dans le genre, dans l’ombre des têtes d’affiche tels Madball, Sick Of It All ou Terror. Pourtant, Norma Jean s’est réservé une place bien à part entre Hardcore et screamo, séduisant pour ses atmosphères fines et aériennes et ses mélodies surprenantes, et il est sans aucun doute l’un des combos les plus populaires dans le milieu HxC, ce qui, à l’écoute de ce nouvel album, ne semble pas démérité. Il est difficile de dire si « Redeemer » est un bon album de Hardcore lorsqu’on ne connaît que très peu les codes et les poncifs du genre, et lorsqu’on n’a pas écouté les deux essais précédents. Pourtant, alors que l’objectivité la plus totale fait son œuvre, il est possible de constater une chose : les chansons sont réellement bien faites, et surtout parcourues d’un frisson juvénile et atmosphérique délicieux. Un mot vient à l’esprit lorsqu’on écoute ces rythmiques alambiquées, ces lead guitars tortueuses et pleines de folie et ces saturations entourées d’un écho mystique, comme sur le tout premier titre « A Grand Scene For A Color Film » : sublime. Mais comment cela peut-il être possible ? Comment le Hardcore peut-il être sublime, clamant souvent son héritage urbain, visant une intensité toute basée sur un monde dangereux et instable, crasseux et dérangeant ? Il semblerait que Norma Jean veuille exprimer son énergie, sa colère et sa ferveur à l’aide de mélodies plaisantes et peu courantes (« Cemetary Like A Stage »), d’une production mettant en valeur des rythmiques magiques soutenant des leads très fins et entourés d’une brume incroyablement esthétique, ainsi qu’une voix qui vocifère à tout va – certains pourront trouver cela très lassant, mais il n’empêche que j’ai trouvé cela exceptionnel tout le long de l’album. Cela dit, des mélodies typées « post-grunge » pointent parfois le bout de leur nez (« Blueprints For Future Homes ») et se marient plutôt bien à l’ensemble. Non, « Redeemer » n’est pas salace et dément, il est mesuré, très travaillé, labyrinthique dans ses méandres techniques, mais aussi accessible grâce à des effets sucrés aguicheurs et des mélodies vocales très (trop) apparentées à ce que fait la scène emo (« Songs Sound Much Sadder »). Pourquoi s’encombrer de mélodies vocales faciles alors que tout allait plutôt bien sans elles ? D’accord, « No Passenger, No Parasite », avec ses chœurs chantés très Hardcore et harmonisés qui contribuent à rendre le morceau magnifique à pleurer (et oui !) justifient un emploi plus accessible du chant. Mais de là à faire des refrains mélodiques qui desservent complètement l’ambiance générale, cela semble être une faute de goût. Et si, par ailleurs, l’album fait preuve d’un manque certain de diversité, cela ne l’handicape pas trop car il puise toute sa force dans sa brièveté. Son impact réside dans son côté dynamique et coup de poing. Il assume complètement ses mélodies et atmosphères absolument délicieuses, très belles et intenses, s’éloigne du genre purement Hardcore (auquel le groupe n’a jamais vraiment appartenu, soit dit en passant) et si quelques éléments trop simplistes et téléphonés peuvent rendre l’écoute plus amère – cette rage aérienne pure, c’était si beau ! – « Redeemer » semble être un album de Hardcore Norma Jeanien très positivement maniéré, d’une sensibilité incroyable. |
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