Les groupes de Metal Gothique à chant suave sont actuellement dans l’air du temps, fatalement et comme toutes tendances passagères, viendra le jour où la surabondance rimera avec saturation et s’en suivra logiquement l’inévitable déperdition du mouvement. Malgré cette évidence, admettons avec honnêteté et surtout objectivité que derrière l’apparente facilité d’une démarche artistique un tantinet contestable se cache à coup sûr des titres manifestement attachants.
Ce long préambule n’est pas sans intérêt car "Fatal Design", cinquième album des Finlandais de Entwine, est grandement représentatif de cette musique sans surprise, facilement consommable et projetant généralement un halo de lumière quelque peu évanescent.
La recette de cet album est bien connus de tous et a depuis bien longtemps fait ses preuves : clavier s’octroyant une place prépondérante dans les structures, chant langoureux, soin apporté aux mélodies émanant des cordes et surtout cette déconcertante aisance à assembler habilement les motifs. Concernant à présent la valeur de l’album, le minimum syndical qu’on serait en droit d’exiger afin de se satisfaire d’une telle réalisation est d’ordre qualitatif, plus précisément de constance qualitative et c’est bien là tout le problème de ce "Fatal Design". En effet, l’album présente l’immense insuffisance de n’avoir que deux titres dignes d’intérêt ("Fatal Design", "Surrender"), hormis cette faible et courte volupté on assiste à une succession de compositions extrêmement insignifiantes et secondaires précipitant la crédibilité du groupe au plus bas sous sol.
Irrésistible mais prévisible, efficace mais malheureusement ordinaire, manquant de pertinence dans la durée, ce "Fatal Design" n’apportera strictement rien au Metal Mélancolique et peinera même à contenter les amateurs du genre. Il va sans dire qu’il serait profitable à Entwine d’envisager enfin une renaissance artistique afin d’éviter d’être, à l’avenir, foncièrement pathétique.
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