CHRONIQUES ALBUMS

Que dire de Gloria le second album de Disillusion, si ce n’est qu’il est incroyablement déstabilisant. Le trio Allemand, qui se plaît à pratiquer une musique très avant-gardiste, cherche à faire un gros melting-pot de nombreuses influences musicales, seulement il arrive que les compositions soient noyées par le coté expérimental.

La base de leur musique est en elle-même franchement efficace, il s’agit d’un Métal mid tempo catchy ,avec des rythmiques à la fois lourdes, agressives et accrocheuses qui n’est pas sans rappeler les débuts de Rammstein, soutenues par un chant parlé et saturé à la fois hypnotique et malsain. A cela s’ajoute une production qui met l’accent sur l’aspect groove de la musique, ce qui donne un impact monstrueux aux morceaux les plus métal de l’album comme l’excellent 'Don’t go any further' qui laisse entrevoir des passages jazzy et un refrain simple et dévastateur.

Hélas, Disillusion cherche à aller plus loin dans le conceptuel. De plus l’album est plombé par des claviers maladroits ou des samples industriels assez banals (comme des sonorités de voiture ou d’hélicoptère) qui étouffent la créativité du groupe. Certains beats techno qui surviennent parfois font un contraste trop flagrant avec le reste de la musique, ce qui perturbe énormément l’auditeur. Il est balancé sans cesse dans des univers différents et n’a pas le temps de les savourer un à un ; il est donc noyé.

En conclusion Disillusion, a sorti avec Gloria, un album avant-gardiste, qui est en rupture totale avec ce qui nous est présenté dans l’univers de la musique extrême. Néanmoins l’utilisation d’éléments propres à d’autres styles se révèle par moment abusive voir même inappropriée. Gloria trouvera certainement un public auprès des fans de groupes conceptuels tel que Corprofago. Pour apprécier cet album à sa juste valeur il est préférable de ne pas l’écouter d’un seul trait. En revanche je me pose une question, comment le groupe fait-il pour jouer ses morceaux en live ?