Asmodeus m'était jusqu'alors inconnu et c'est un peu au hasard, guidé uniquement par une volonté de découverte, que j'ai demandé à chroniquer leur second album « Imperium Damnatum ». Bien m'en a pris car le groupe autrichien, comptabilisant tout de même 10 ans d'existence, officie dans un style que j'apprécie particulièrement : un black relativement brutal, ne crachant pas sur la production sous prétexte d'esprit 'eundeurgrounde'.
Fans de Dark Funeral, Marduk, ou du vieux Dimmu (époque split avec Old Man's Child), vous ne serez pas décu par cet album. Asmodeus maîtrise parfaitement son sujet, tant au niveau de la composition que de l'interprétation. Guitares lancinantes sur lesquelles se colle une batterie qui mitraille (rhaaa cette intro de «On The Inflammatory March ») , chant rauque qui se démarque pour une fois en black d'un chat auquel on arracherait le gros intestin par la gueule. Chaque morceau est un véritable déferlement de haine et suinte de mauvais sentiments. Pour autant le groupe n'oublie pas de faire la part belle aux ambiances (« Thorns ») qui donnent à une musique malsaine à souhait l'assise qu'elle mérite. En un moment comme en cent, un régal de violence qui se conclut par une brève outro, acoustique et idéale pour digérer le steak bien saignant qu'on vient de nous servir.
Le seul élément venant nuancer le tableau d'un CD proche d'être indispensable est le cruel manque d'originalité. On a inévitablement l'impression de connaître ce son par coeur, et d'avoir entendu des compos semblables un nombre incalculable de fois. Est-il encore possible de nos jours d'apporter de la nouveauté dans ce style? Sans doute, et peut-être Asmodeus me le prouvera-t-il à l'avenir. Cette variété de black me donne en tout cas l'impression de stagner sur le plan créatif.
Que cela ne vous empêche pas d'investir dans « Imperium Damnatum » qui reste quoiqu'il en soit un excellent album, doté d'autre part d'un artwork superbe.
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