CHRONIQUES ALBUMS

Le label russe Doom Art, très connu dans le milieu du metal mortuaire, propose ici une compilation de quelques unes de ces recrues, histoire d'avoir un condensé de dépression à portée d'oreille. Il est évidemment peu aisé d'aborder un tel type de disque pour une chronique. Aussi, dans le but de la rendre la plus ergonomique et la plus fonctionnelle possible, j'aborderai simplement chacun des 12 titres l'un après l'autre.

1 – Inter Arbores – The Last God. Un titre doom/death aux objectifs très atmosphériques malgré le non emploi de keyboards. Le chant crié dans les aigus sied parfaitement bien à la mélancolie et l'intemporalité instaurée par les breaks posés et les arpèges mélodiques. Un titre agréable.

2 – Intaglio – Solitude : Une version écourtée d'un morceau de Funeral Doom étouffant. La batterie devient de plus en plus expressive au fil du titre, lui-même se basant sur de très nombreuses émotions et une ambiance vicieuse et dépressive. Très bon.

3 – Autumnia – And The Life Dies Away : Un Doom Death atmosphérique très bien mené, à la production du meilleur goût. On pense à un mélange des premiers My Dying Bride ainsi que quelques influences Funeral. Fin, diversifié, et très bien fait.

4 – Arkanar – Arkanar : Titre de Doom Death lent et alambiqué qui se veut réellement tortueux au niveau des mélodies. Les claviers sont très corrects et apportent un plus à un ensemble peu transcendant. Agréable et maîtrisé malgré tout.

5 – Tenochtitlan – The Hymn Of Huitzilopochtli : La grande surprise de la compilation puisque ce titre propose un Doom Metal vaudou rempli d'atmosphères indiennes et de claviers tribaux géniaux. Vraiment original, et très musical pour ne rien gâcher.

6 – Sea Of Desperation – Cast Me Reflection : Malgré des émotions assez peu véhiculées, Sea Of Desperation propose là un morceau fort bien fait aux guitares expressives et parfaitement rythmées. Point noir pour la batterie beaucoup trop compressée.

7 – Evoke Thy Lord – Nightdream : De bonnes idées mais un morceau assez catastrophique dans l'ensemble. Le rythme de ballade pop soutenant un chant féminin soprano juste mais mal mixé et des claviers pour le moins "cheap" dérange vraiment l'oreille sur la majorité du titre. Dommage car le chant Death était très bon.

8 – Pharus – Sabulum : Probablement l'un des meilleurs titres. L'introduction à la boîte à musique est captivante, et la rythmique inhumaine est très judicieuse. Un bon chant Death et un souffle général que l'on pourrait qualifier d'impérial. Vraiment bon.

9 – Erg Noor – Undersoul : Une intro d'arpèges compliqués précède un titre Doom/Funeral à la double grosse caisse très mal mixée, avec de bonnes mélodies et une voix Death très profonde, mais aux orgues tellement laids que ça en devient irritant.

10 – Tears Of Mankind – Unigue : Le choix de production très raw sert assez bien un Doom aux teintes gothiques et lancinantes avec un beau chant clair manquant un brin de précision. Dommage que la batterie soit mixée très aigue.

11 – Insight – My Desire : Un superbe titre très intense, réellement mortuaire, aux claviers et vocalises death tout simplement parfaites. Incroyable de force et de tristesse.

12 – Quasar – Autarkia : Pour finir en beauté, un titre calme et instrumental avec de beaux arpèges et claviers. Mélodique et atmosphérique, ce morceau n'est pas particulièrement Doom, on le trouvera plutôt Post-Rock, dans la veine de ce que peut proposer Explosions In The Sky, mais en plus sombre et gothique.

En résumé, la plupart des titres se trouvant sur cette compilation russe sont réellement intéressants et peuvent vous faire découvrir de nouvelles perles en matière de Doom. On retiendra surtout Tenochtitlan, Tears Of Mankind, Pharus et Insight, mais les autres groupes présents proposent en général tous quelque chose de fort et de marquant, en dépit de quelques défauts. Une bonne compilation, majoritairement tournée sur la scène Doom moderne (Doom Death, Atmo et Funeral) que proto. C'est tout à leur honneur.