Screaming Shadows est un combo italien officiant dans le Heavy Epic Melodique. Comme ils le disent eux-mêmes, leur style est classique mais terriblement technique. Et c'est ce que j'ai en effet vérifié.
Dès les premières notes de "Where Reigns The Sword", qui débute sans vraiment d'intro par un riff puissamment mélodique et entraînant, on se sent plongé dans cet univers épique où les guerriers de lumière affrontent les dragons maléfiques, enfin ce genre de truc. Les structures sont variées et bien construites, les rythmiques speeds et en aller-retour, et les leads techniques et mélodiques... comme d'hab. En effet, la force de Screaming Shadows n'est pas dans l'originalité, mais dans la technique et l'efficacité. Rien n'y est ennuyeux. La plupart des compos dépassent aisément les 5 minutes, sans pour autant nous procurer le moindre ennui.
Après, il faut aimer le style, mais même sans aimer, impossible de ne pas reconnaître le talent des musiciens et le niveau. Instrumentalement, on va commencer par la voix, qui est typique du style. On n'a pas le grain rocailleux d'Hansi Kürsch de Blind Guardian, mais plutôt une teinte à la Rhapsody. Tout est juste, bien harmonisé, montant très aigu à plusieurs reprises. J'ai également trouvé les tonalités de James Labrie de Dream Theater, notamment sur "In The Name Of God", dont les lignes guitaristiques font penser à justement du Blind Guardian mélangé au projet solo de James Labrie (surtout sur l'intro et le refrain). Les guitares, justement. Mêlant harmoniques sifflant ultra-efficaces, palm mutes lourds sur rythmiques très carrées, et bien sûr, leads incroyablement véloces et propres. La basse reste discrète, puisque justement le style n'octroie la place d'honneur qu'aux guitares et à la voix. Mais le frottement des cordes s'entend clairement et elle joue quand même son petit rôle, notamment sur "Screaming Shadows". Quant à la batterie, rythmiques de doubles maîtrisées, son particulièrement intéressant et lignes efficaces suffisent à porter le tout.
Tous les morceaux sont bons sur ce disque, diversifiant l'ambiance et les rythmes. Certaines compos sortent du lot, "The Holy Grail" à l’efficacité certaine, ou bien "In The Name Of God", dont l'intro est vraiment ultra percutante. "Dark Shadow" n’est pas, elle non plus, sans intérêt.
Malgré tout, l'album reste "dans le rang", et s'il se démarque par sa qualité certaine, tant au niveau sonore, compo ou technique, il reste un "bon album dans le genre".
|