CHRONIQUES ALBUMS

Amber Tears nous vient du froid russe, et c'est donc assez logiquement qu'on les retrouve dans un registre Dark/Doom traduisant bien la rudesse de leur pays natal. L'automne et l'hiver se livrent ici à un ballet pesant, poignant et mélodique, nous invitant à plonger délicieusement dans une mélancolie souriante et reposante.

L'"Intro", composée de nappes sonores douces et ambiantes sur fond de nature, de bruissement du vent dans les feuilles et de piaillements d'oiseaux, donne le ton aussitôt. Je vous le dis de suite, cet album ne prend son ampleur que si vous l'écoutez seul, à la nuit tombante, sur un banc dans un bois automnal. Rien de surprenant au vu du style, mais l'ambiance est importante et ne se ressent parfaitement que dans ces moments. C'est donc entre mélodies touchantes et voix doom, comme sur la majeure partie de "Through Autumnal Rain", et leads virtuosement effectués comme par des doigts de soie, comme sur "Leaving Tears", qu'oscille la musique d'Amber Tears.
Les paroles en russe se prêtent vraiment bien à tout ceci. Mais ne croyez pas que le même état d'esprit dépressif règne tout au long de l'album, car ne serait-ce que le début d'"Under The Fields Of Age" nous indique clairement que le folklore est lui aussi de la partie. La lourdeur des accords appuyés est présente tout au long, soulevée par ces mélodies omniprésentes, mêlant l'ambiance pesante dont nous avons parlé à ce petit quelque chose qui fait sortir Ambear Tears du lot "Doomesque" pour lui ajouter une touche Pagan/Folk pas désagréable.
Quand à la batterie, un bon jeu de double pédale associé à une caisse claire au son bien présent et légèrement gonflé par de l'écho supporte correctement le tout. Je vous avouerai que contrairement à beaucoup de combos de Doom, la longueur relative des morceaux d'Amber Tears est facilement supportable et appréciable. On ne se perd pas dans les morceaux, mais on les suit sans même s'en rendre compte. On voyage...Mais les growls sont pourtant là pour nous rappeler que les réjouissances ne sont pas de mises non plus, et c'est tout en contrastes que l'album se termine sur un somptueux "Renounced Solitude" délicieusement ambiant, après quelques morceaux plus linéaires mais non moins convaincants, dont un "Call Of The Dreams" remarquablement classique.

Un bien bel album que celui-ci, je n'ai rien d'autre à ajouter. Peut-être encore un petit manque d'identité ? C'est ce qui fait passer Amber Tears à côté du convoité titre de 'coup de coeur' !