CHRONIQUES ALBUMS

TAT…un nom encore obscur mais qui ne demande qu’à être découvert et qui participe une nouvelle fois à la mise en avant de la scène indus lyonnaise, décidemment très active, comme le prouve le nombre d’invités participant à « Quinta essentia », un album demeurant toutefois le fruit du travail de composition (musique et textes) d’un seul musicien.

Musicalement, la base de TAT ne repose donc pas sur les synthétiseurs où sur les programmations électroniques (même si ceux-ci apparaissent par intermittence) comme beaucoup d’autre formations évoluant dans la même « catégorie » mais plutôt sur le travail effectué à la guitare acoustique, d’où le qualificatif de « dark folk »…en tout cas pour le coté « folk » ; en ce qui concerne le coté « dark », pas besoin d’explications, celui-ci se fait nettement sentir sur l’ensemble de l’album, sublimé par un chant chevrotant, voir agonisant, où chaque parole prononcées semblent être un effort. Le coté musical minimaliste des compositions est loin également d’apporter une touche de gaieté supplémentaire (voir même un ton carrément glauque 5. « Quinta essentia : part III ») sur ce « Quinta essentia » qui comme mentionné précédemment bénéficie de l’influence de nombreux « featuring » (quel superbe chant féminin, retenez le nom d’ « Esclarmonde » !), chaque invité apportant sa « touche » visible selon les compositions. Et si les codes traditionnels du « gothique » pointent parfois le bout de leur nez dans les textes ou les ambiances « Quinta essentia » demeure sans polémique un album d’indus au sens premier, comme le souligne les titres plus expérimentaux (7. «Quinta essentia part III »). La noirceur se dispute alors à la mélancolie au fil de titres qui, lorsqu’ils sont plus rythmés laissent une trace plus marquée et moins rébarbative à l’oreille.

Les amateurs de musique minimaliste à dominance acoustique seront donc ravis par TAT une formation révélant certaines qualités de composition mais qui semble encore au stade de l’expérimentation. En tous cas, TAT rompt le paradoxe du « diffuser au plus grand nombre tout en restant dans l’ombre » en proposant notamment ses œuvres en intégralité sur le net, un bel esprit.